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La Conquête de Plassans

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Tout le monde déclara qu'il faisait bon, et madame Paloque se décida alors à rester, à s'asseoir, elle aussi, dans un fauteuil. M. Maffre venait de partir; il avait aperçu, au milieu de la foule, ses deux fils, en compagnie de Guillaume Porquier, accourus tous les trois, sans cravate, d'une maison des remparts, pour voir le feu. Le juge de paix, qui était certain de les avoir enfermés à double tour dans leur chambre, emmena Alphonse et Ambroise par les oreilles.

– Si nous allions nous coucher? dit M. de Bourdeu, de plus en plus maussade.

M. Péqueur des Saulaies avait reparu, infatigable, n'oubliant pas les dames, malgré les soins de toutes sortes dont il était accablé. Il alla vivement au-devant de M. Delangre, qui revenait de l'impasse des Chevillottes. Ils causèrent à voix basse. Le maire avait dû assister à quelque scène épouvantable; il se passait la main sur la face, comme pour chasser de ses yeux l'image atroce qui le poursuivait. Les dames l'entendirent seulement murmurer: «Nous sommes arrivés trop tard! C'est horrible, horrible!..» Il ne voulut répondre à aucune question. – Il n'y a que Bourdeu et Delangre qui regrettent l'abbé, murmura M. de Condamin à l'oreille de madame Paloque.

– Ils avaient des affaires avec lui, répondit tranquillement celle-ci.

Voyez donc, voici l'abbé Bourrette. Celui-là pleure pour de bon.

L'abbé Bourrette, qui avait fait la chaîne, sanglotait à chaudes larmes. Le pauvre homme n'entendait pas les consolations. Jamais il ne voulut s'asseoir dans un fauteuil; il resta debout, les yeux troubles, regardant brûler les dernières poutres. On avait aussi vu l'abbé Surin; mais il avait disparu, après avoir écouté, de groupe en groupe, les renseignements qui couraient.

– Allons nous coucher, répéta M. de Bourdeu. C'est bête à la fin de rester là.

Toute la société se leva. Il fut décidé que M. Rastoil, sa dame et sa demoiselle, passeraient la nuit chez les Paloque. Madame de Condamin donnait de petites tapes sur sa jupe, légèrement froissée. On recula les fauteuils, on se tint un instant debout, à se souhaiter une bonne nuit. La pompe ronflait toujours, l'incendie pâlissait, au milieu d'une fumée noire; on n'entendait plus que le piétinement affaibli de la foule et la hache attardée d'un pompier abattant une charpente.

– C'est fini, pensa Macquart, qui n'avait pas quitté le trottoir d'en face.

Il resta pourtant encore un instant, à écouter les dernières paroles que M. de Condamin échangeait à demi-voix avec madame Paloque.

– Bah! disait la femme du juge, personne ne le pleurera, si ce n'est cette grosse bête de Bourrette. Il était devenu insupportable, nous étions tous esclaves. Monseigneur doit rire à l'heure qu'il est. Enfin, Plassans est délivré! – Et les Rougon! fit remarquer M. de Condamin, ils doivent être enchantés.

– Pardieu! les Rougon sont aux anges. Ils vont hériter de la conquête de l'abbé… Allez, ils auraient payé bien cher celui qui se serait risqué à mettre le feu à la baraque.

Macquart s'en alla, mécontent, il finissait par craindre d'avoir été dupe. La joie des Rougon le consternait. Les Rougon étaient des malins qui jouaient toujours un double jeu, et avec lesquels on finissait quand même par être volé. En traversant la place de la sous-préfecture, il se jurait de ne plus travailler comme cela, à l'aveuglette.

Comme il remontait à la chambre où Marthe agonisait, il trouva Rose assise sur une marche de l'escalier. Elle était dans une colère bleue, elle grondait:

– Non, certes, je ne resterai pas dans la chambre; je ne veux pas voir des choses pareilles. Qu'elle crève sans moi! qu'elle crève comme un chien! Je ne l'aime plus, je n'aime plus personne… Aller chercher le petit, pour le faire assister à ça! Et j'ai consenti! Je m'en voudrai toute la vie… Il était pâle comme sa chemise, le chérubin. J'ai dû le porter du séminaire ici. J'ai cru qu'il allait rendre l'âme en roule, tant il pleurait. C'est une pitié!.. Et il est là, maintenant, à l'embrasser. Moi, ça me donne la chair de poule. Je voudrais que la maison nous tombât sur la tête, pour que ça fût fini d'un coup… J'irai dans un trou, je vivrai toute seule, je ne verrai jamais personne, jamais, jamais. La vie entière, c'est fait pour pleurer et pour se mettre en colère.

Macquart entra dans la chambre. Madame Rougon, à genoux, se cachait la face entre les mains; tandis que Serge, debout devant le lit, les joues ruisselantes de larmes, soutenait la tête de la mourante. Elle n'avait point encore repris connaissance. Les dernières lueurs de l'incendie éclairaient la chambre d'un reflet rouge. Un hoquet secoua Marthe. Elle ouvrit des yeux surpris, se mit sur son séant pour regarder autour d'elle. Puis, elle joignit les mains avec une épouvante indicible, elle expira, en apercevant, dans la clarté rouge, la soutane de Serge.

FIN
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