Читайте только на ЛитРес

Книгу нельзя скачать файлом, но можно читать в нашем приложении или онлайн на сайте.

Читать книгу: «Essais d'un dictionnaire universel», страница 10

Шрифт:

En termes de Manége on appelle ligne du banquet, celle que les éperonniers s'imaginent en forgeant un mors pour déterminer la force ou la foiblesse qu'ils veulent donner à la branche, pour la rendre hardie ou flaque.

Ligne en termes de Guerre se dit de la disposition d'une armée rangée en bataille. L'avant-garde est placée en droite ligne, & se divise en plusieurs Bataillons & Escadrons postez sur le devant, & c'est la premiére ligne. Le corps de Bataille forme la seconde ligne, où est le poste du Général; & la troisiéme ligne est le corps de réserve ou l'arriére-garde. Il faut laisser 150. pas de terrain pour se rallier, entre la premiére & la seconde ligne, & deux fois autant entre la seconde & la troisiéme. Dans cette Bataille Navale tous les Vaisseaux étoient rangez sur une même ligne.

Ligne en termes de Fortification, est un travail fait de terres remuées, un fossé, un parapet, ou une couverture faite de rangées de fascines, gabions ou sacs à terre, pour défendre un camp, une place d'armes.

Lignes de circonvallation sont des fossez couverts de parapets, qui se font autour d'une place à la portée du Canon, pour se défendre du secours qu'on pourroit craindre; & parce que d'espace en espace elles sont fortifiées de forts & de redoutes, elles sont appellées de communication d'un quartier à l'autre.

Lignes de contrevallation sont de semblables lignes par lesquelles on se fortifie contre les assiégez, quand la garnison est trop forte. On les appelle aussi contrelignes.

Ligne de défense rasante ou flanquante est la ligne qui étant tirée le long de la face du bastion aboutit à quelque point de la courtine. La ligne de défense doit être de 120. toises ou environ.

La ligne de défense fichante, est celle qui est tirée de l'angle, de la courtine, & du flanc, ou de quelque autre partie du flanc qui fait un angle avec la face, d'où les coups tirez peuvent entrer & se ficher dans la face du bastion opposé.

On appelle aussi lignes d'attaques, lignes d'approches, les tranchées, & semblables travaux qui sont faits pour s'approcher de la place & l'attaquer.

On appelle la ligne fondamentale, la premiére ligne, qu'on décrit quand on veut tracer le plan d'une place, & qui en figure toute l'enceinte. La ligne capitale est celle qui va du centre du bastion à sa pointe.

En termes de Marine, on appelle lignes plusieurs cordes qui servent à amarer, lier ou arrêter les manœuvres, comme les rabans, rides & garcettes. On appelle aussi ligne d'eau, la ligne que marque sur le bordage la surface de l'eau, quand le vaisseau est à flot. On appelle aussi la ligne de la seconde, le cordeau où est attachée la seconde.

Ligne blanche en termes de Médecine, est la termination des muscles de l'Epigastre continuée depuis le cartilage scutiforme jusqu'à l'os pubis. Elle est appellée blanche tant à cause de sa couleur, que parce qu'il n'y a point de parties charneuses, ni au dessus, ni au dessous d'elle.

En termes de Finance on appelle ligne de compte, les articles qu'on couche dans un compte; & on dit qu'une somme est tirée hors ligne, quand elle est mise en chiffre à la marge droite du compte, pour en faciliter le calcul.

En ce sens on dit au figuré, mettre en ligne de compte les graces qu'on reçoit de ses amis, les services qu'on leur rend, suivant qu'on en fait plus ou moins d'état. Cette faveur est trop legére, ne la mettez pas en ligne de compte.

Ligne en termes de Généalogie, est une suite de Parens en divers degrez descendans d'une même souche ou pere commun. La ligne directe est celle qui va de pere en fils, la collaterale est celle où sont placez les oncles, tantes, cousins, neveux. La ligne ascendante, la ligne descendante. Un lignager est celui qui est de l'estoc & ligne de quelqu'un. La ligne masculine a fini à un tel.

LITARGE. s. f. est la fumée du plomb évaporé dans l'affinement de l'or & de l'argent; c'est comme une suye qui s'attache à la cheminée du fourneau: celle d'or est jaune, & celle d'argent est blanche. C'est aussi l'écume du plomb brûlé, hors qu'il est fondu avec de l'argent: car cette écume étant ôtée, elle est de la couleur d'argent; mais si elle est poussée davantage au feu, elle devient de couleur d'or: de sorte qu'il n'y a que la difference de la cuisson, qui distingue la litarge d'or ou d'argent. Dioscoride en parlant des litarges d'argent qu'il appelle spuma argenti, dit qu'il y en a une faite de sablon plombin; l'autre d'argent & de plomb. La meilleure est de couleur d'or, qu'il nomme chrysitis. Celle de Sicile s'appelle argentine à cause de sa couleur; mais celle qui est faite d'argent, s'appelle Calabroise. Mathiole la définit plomb mêlé de vapeurs de bronze & d'argent; il dit aussi que la litarge est un poison.

LUNETTE. s. f. terme d'Optique, Instrument qui sert à grossir les objets, à conserver, à faciliter l'action de la vûë. Les Auteurs qui ont écrit des lunettes, & sur tout du Telescope, ont été entr'autres Kepler dés l'année 1611. Johannes Hevelius, Scheinerus, Emanuel Magnan, Galilée, Descartes, Sirturus, Maurolicus, Antonius de Dominis, Malapertius, Aquilonius, Vitellio, Tardeus, Fontana, le Pere Schot Jesuïte, le Pere de Rheita Capucin, & Pierre Borelli, dans divers Traitez d'Optique, de Perspective & d'Astronomie. Les Ouvriers fameux ont été Torricelli, Fontana, Ferrier, Chorez, Campani, Divini, & maintenant le Sieur Borelli Chymiste, qui est de l'Academie Royale des Sciences, qui a fait les verres de lunettes de l'Observatoire.

Le Telescope est une lunette à longue vûë, qui approche les espéces des corps éloignez, & qui les grossit. On l'appelle aussi une lunette d'Hollande, de Galilée. Il y a de ces lunettes simples à deux verres, qui sont l'objectif & l'oculaire, & d'autres à quatre verres. La lunette de l'Observatoire de Paris a septante six pieds de tuyau. Messieurs Descartes & Hook n'ont pas desesperé de pouvoir découvrir quelque jour des animaux dans la Lune par le moyen des grandes lunettes; mais Monsieur Auzout a prétendu qu'on n'en peut faire de plus longues que de trois cens pieds, & qu'en ce cas on ne pourroit voir la Lune que comme on la verroit de soixante lieuës loin sans lunettes, à laquelle distance on ne pourroit pas découvrir des animaux sur la Terre. Voyez Telescope.

Le Microscope est une autre lunette courte, qui sert à découvrir les plus petites parties des objets qu'elle grossit extraordinairement. Il s'en fait aussi à plusieurs verres. Il y a d'autres Microscopes si petits, qu'ils sont faits d'un verre qui n'est gros que comme la tête d'une épingle, & ils font des effets merveilleux. Gassendi dit avoir vû émeutir un ciron avec le Microscope. Il y en a aussi pour le Peuple qu'on appelle lunettes à puces, qui ne sont autre chose qu'une petite bouteille, dans laquelle on regarde par un fort petit trou.

Lunette Poliedre ou à Facette, est ce que le Peuple appelle lunette d'Avaricieux, qui se fait avec un verre taillé, qui multiplie autant de fois l'objet qu'il a de faces. Il se fait de belles perspectives de piéces rapportées avec des lunettes à Facettes, dont l'art est décrit par le Pere Niceron dans sa Perspective, & par le Pere Kircher en son Livre de la Magie, de la Lumiére, & de l'Ombre.

Lunettes au plurier, ce sont deux verres enchassez dans de la corne ou autre matiére qu'on applique sur le nez, & devant les yeux, pour aider aux vieillards & à ceux qui ont la vûë courte, à lire & à écrire, ou à découvrir mieux les objets. On les appelle aussi Besicles. Il y en a qui servent à grossir les objets, les autres à conserver seulement la vûë, qu'on appelle Conserves. On a fait aussi des lunettes à longue vûë, pour appliquer aux deux yeux qu'on appelle Binocles, dont a écrit le Pere Cherubin Capucin, & avant lui le Pere Rheita du même Ordre, en son Livre intitulé Oculus Enoch & Eliæ, lequel avoit trouvé aussi l'invention des lunettes à trois ou à quatre verres. Voyez Binocle.

Pour achever la perfection des lunettes, on a trouvé le moyen d'appliquer un treillis ou grille de filets trés-déliez sur le verre oculaire convexe, ce qui rend l'observation plus juste. On en voit la figure dans le Journal des Sçavans de l'année 1667.

Les lunettes ont certainement été inconnuës aux Anciens, mais aussi elles ne sont pas si modernes que le Telescope. Un Frere Alexandre Despina de l'Ordre des Freres Prêcheurs de Sainte Catherine de Pise, qui mourut dés l'an 1311. en communiqua l'invention, qu'il trouva de lui-même, aprés qu'il eut appris qu'un autre en avoit trouvé le secret, lequel il ne vouloit pas communiquer. Cela est écrit dans la Chronique de ce Convent; & il est fait mention de ces lunettes dans le Dictionaire de la Crusca au mot occhiale. Il en est fait aussi mention dans le Livre de Guy de Chauliac Professeur de Medecine à Montpellier, intitulé la Grande Chirurgie, composé dés l'année 1363. Il y a aussi un Arrest du 12. Novembre 1416, rapporté par Ménage en son livre Amœnitates Juris, qui fait mention de ces lunettes, & d'autres témoignages anciens citez par le sieur Comiers en son Traité des Lunettes.

On appelle aussi en Architecture des voutes à lunettes, lorsque dans les deux côtez du berceau d'une voute on y fait de petites arcades pour y pratiquer quelques jours ou veuës.

Lunettes se dit aussi par antiphrase en matiére de bâtimens, de ce qui bouche ou qui ôte la veuë. Cette maison avoit veuë sur plusieurs jardins; mais le voisin a élevé son mur, & il lui a donné des lunettes.

Lunette se dit aussi d'une petite ouverture qui se fait dans le toit d'une maison.

Lunette en termes de Menuiserie, est une planche de bois percée, qui sert de siége à un privé. On a commandé à ce menuisier une lunette pour un privé. On appelle aussi une lunette, cette ouverture qui est au derriere des soufflets, par où entre le vent, & qui se ferme en dedans par la souspape.

Lunettes en termes de fortifications, sont des enveloppes qui se font au devant de la courtine. Elles sont composées de deux faces qui font un angle rentrant, & se construisent ordinairement dans des fossez pleins d'eau, pour y faire l'effet d'une fausse braye. Elles ont cinq toises de large dont le parapet en a trois.

Lunettes en termes de Manége, sont deux petites piéces de feûtre relevées en bosse, qu'on applique sur les yeux d'un cheval vicieux, ou qui ne veut point se laisser ferrer ni monter.

On dit aussi ferrer un cheval à lunettes, ou à demi fer, c'est à dire, avec un fer dont on a retranché la partie des branches, qui est vers le quartier du pied, ce qu'on appelle les éponges.

On appelle aussi lunette le cercle de métail qui enferme & soûtient le crystal d'une montre.

Lunette chez les Tourneurs, est cette piéce de bois troüée qu'ils appliquent sur leur tour, pour faire diverses sortes d'ouvrages qui se tournent en l'air.

Lunette de volaille, est la partie du chappon qui est entre le col & l'estomac, qui est soûtenuë par deux petits os qui forment un angle aigu. On tient que la lunette est la partie la plus excellente du chappon.

On dit proverbialement à celui qui s'est trompé en regardant quelque chose: Prenez vos lunettes, chaussez vos lunettes. On dit aussi en se mocquant d'un grand nez: Voilà un beau nez à porter lunettes.

LUNETTIER. s. m. Ouvrier qui fait & qui vend des lunettes. Les Miroitiers & les Lunettiers ne font qu'un Corps & une même Maîtrise.

LUT. s. m. En termes de Chymie, se dit de toute sorte de ciment ou d'enduit qui sert tant pour le bâtiment des fourneaux, que pour mettre autour des vaisseaux de verre & de terre qui doivent résister à un feu violent. On le fait de terre grasse, de sable de riviére, de fiente de cheval, de la poudre des pots de beurre cassez, de la tête morte du vitriol, du machefer, du verre pillé & de la bourre ou laine courte des Tondeurs, mêlez avec de l'eau salée ou sang de bœuf. Il y a aussi un Lut qui sert à luter les chappes avec les cucurbites ou recipiens, ou pour réparer les fentes des vaisseaux, qui se fait avec de l'amidon cuit, ou de la colle de poisson dissoute dans l'esprit de vin & des fleurs de soulfre, du mastic & de la chaux éteinte dans du petit lait. On appelle aussi lut de sapience le sceau hermetique qui se fait en fondant le bout d'un matras de verre au feu de lampe, & en le tortillant avec la pincette. Ce mot vient de lutum.

LUTH. s. m. Instrument de musique monté de cordes de boyau, qui n'avoit autrefois que six rangs de cordes; mais avec le temps on y a ajoûté quatre, cinq, ou six autres rangs plus bas. Le luth est composé de quatre parties, de la table de sapin ou de cedre, du corps composé de neuf ou dix éclisses, qu'on appelle aussi le ventre ou la donte; du manche qui a neuf touches ou divisions marquées avec des cordes de boyau; & de la tête ou de la crosse où sont les chevilles. Il y a aussi une rose au milieu de la table par où sort le son; un chevalet où sont attachées les cordes, & un fillet ou mourceau d'ivoire qui est entre le manche & la tête, sur lequel les cordes portent par l'autre extrêmité. On pince les cordes de la main droite, & de la gauche on appuye sur les touches. On appelle le temperament du luth, l'alteration convenable que l'on est obligé de faire des intervalles tant à l'égard des consonances, que des dissonances, pour les rendre plus justes sur l'instrument. Les luths de Boulogne sont les plus estimez par la qualité du bois, qui est cause qu'on en tire un plus beau son. On est plus long-temps à accorder un luth qu'à en jouër. Les concerts se font avec des dessus & des basses de luths. On dit qu'un luth est bien monté quand on y a mis de bonnes cordes, qui sont bien d'accord & au ton convenable. Un Auteur digne de foy dit qu'on a vû à Paris un luth d'or, qui revenoit à trente-deux mille écus. Ce mot vient de laud Espagnol, qui est venu de allaud des Maures, qui signifie la même chose, comme témoigne Scaliger. Quand on le veut nommer en Latin, on l'appelle testudo, cythara, chelys.

LUTHÉE. s. f. Est une épithete qu'on donne à la Mandore, lors qu'elle a plus de quatre rangs de cordes, & qu'elle approche plus prés du luth.

M

MAGDALLON. s. m. C'est ainsi qu'on appelle un rouleau ou petit cylindre de soulfre, d'onguent, &c. tels qu'on les vend chez les Epiciers & Apotiquaires: ce mot vient de Magdalis Latin, tiré du Grec Magdalis, signifiant la même chose.

MAGISTERE. s. m. Terme de Chymie & de Pharmacie: c'est la préparation d'un corps mixte par art de Chymie, par laquelle toutes ses parties homogenes sont exaltées en un degré de qualité ou substance plus noble qu'auparavant, en rejettant seulement ses impuretez externes sans faire aucune extraction. Le magistere differe de l'extrait, en ce que dans le magistere toutes les parties du mixte y demeurent, quoi qu'elles soient changées en des qualitez ou consistances plus exquises, & dans l'extrait on ne prend que la plus noble partie de la substance, qui est tout à fait séparée d'avec la plus grossiere & élementaire.

On fait des magisteres de tartre, de perles, de coraux. Des magisteres de lait, cremeur, ou beurre de soulfre. Des magisteres d'agaric, de turbit, d'hermodax, &c. L'effervescence de l'esprit de vitriol mêlé avec l'huile de tartre, leur a fait donner par quelques-uns le nom de magistere.

MAGNESIE. s. f. Est une pierre minerale, fossile, noire, opâque, tirant de la couleur de fer au pourpre, qui ne contient aucun métal; mais un soulfre fixe & un peu inflammable. Elle entre en la composition du verre, le purifie & le blanchit, si elle est en petite quantité. Autrement elle le rend bleu ou de couleur de pourpre; elle la donne aussi aux pots de terre si avant leur cuitte on les peint de cette magnesie dissoûte. C'est la même chose que le saffre; on l'appelle aussi manganese, & chez les artisans, perigueux.

MALACHITE. s. f. Est une pierre précieuse qui est d'une nature mitoyenne entre le jaspe & la turquoise, & qui est tout à fait opaque: Elle a des veines blanches mêlées de taches noires & de plusieurs autres couleurs qui en font faire plusieurs distinctions. La plus estimée est celle qui approche le plus de la turquoise, & qui a le plus de bleu.

MALTHE. s. f. Ciment dont on se servoit autrefois, qui étoit un mêlange de poix, de cire, de plâtre & de graisse. Dans le Pontificial il est parlé de ce ciment, dont on avoit besoin quand on faisoit la Dédicace des Eglises, en Latin malta; d'où quelques-uns prétendent qu'on a fait les mots de Smaltire, d'où viennent émailler, & émeutir.

MANDRIN. s. m. Est le principal outil d'un tourneur; l'arbre qui tourne dans la lunette, au bout duquel on monte ou on attache les piéces que l'on veut tourner en l'air & hors les pointes.

Mandrin, se dit aussi de plusieurs poinçons qui servent aux artisans à percer le fer ou les métaux sur lesquels ils travaillent.

MANICORDION. s. m. Instrument de Musique, fait en forme d'Epinette, qui a 49 ou 50 touches ou marches, & 70 cordes, qui portent sur cinq chevalets, dont le premier est le plus haut, les autres vont en diminuant. Il y a quelques rangs de cordes à l'unisson, parce qu'il y en a plus que de touches, chaque chevalet en contient divers rangs: Il a plusieurs petites mortaises pour faire passer les sautereaux armez de petits crampons d'airain qui touchent & haussent les cordes, au lieu de la plume de corbeau qu'ont ceux des clavessins & des épinettes; ce qu'il a de particulier: c'est qu'il a plusieurs morceaux d'écarlate ou de drap, qui couvrent les cordes depuis le clavier jusqu'aux mortaises, qui rendent le son plus doux, & l'étouffent tellement qu'on ne le peut entendre de loin; d'où vient que quelques-uns le nomment Epinette sourde ou muette; aussi est-il particuliérement en usage chez les Religieuses qui apprennent à en jouër, & qui craignent de troubler le silence du dortoir. Cet instrument est plus ancien que le clavessin & l'Epinette, comme témoigne Scaliger, qui ne lui donne que trente-cinq cordes.

On dit proverbialement & burlesquement qu'une fille a joüé du manicordion quand elle a eu quelque amourette, qui a duré long-temps sans faire bruit.

MANIPULE. s. m. Ornement Ecclesiastique que les officians Prêtre, Diacre & Soûdiacre portent au bras gauche: il est fait en forme de petite étolle, & de la même étoffe que les chasubles, & tuniques. Il signifie & represente un mouchoir que les Prêtres de la primitive Eglise portoient au bras pour essuyer les larmes qu'ils versoient continuellement pour les péchez du peuple, dont il reste encore une marque dans l'oraison que disent ceux qui s'en revêtent. Merear, Domine, portare manipulum fletus & doloris. En beaucoup d'endroits on l'appelle le fanon.

Manipule, en termes de Medecine est une mesure d'herbes, qui s'entend de ce que la main peut serrer, les Medecins le désignent dans leurs Ordonnances par M.

Manipule, signifioit encore chez les Romains une petite troupe ou compagnie de soldats, parce que chez eux le manipule signifioit au propre une poignée de foin qu'ils attachoient au bout d'une perche pour se reconnoître avant qu'ils eussent pris les aigles pour enseignes; de là vient que nous disons encore en ce sens une poignée de gens.

Manipule pyrotecnique, se dit à la guerre d'une certaine quantité de petards de fer ou de cuivre qu'on peut jetter à la main sur les ennemis, la maniére de les faire est enseignée par Casimir dans son Livre de l'Artillerie.

MANŒUVRE. s. m. Homme de peine qu'on prend à la journée dans les âteliers pour servir les Massons, & faire autres fonctions qui n'ont besoin d'aucun art ou apprentissage. Ce mot vient de manopera, ouvrage de main. Ménage.

On appelle proverbialement & ironiquement un homme fin & adroit, un rusé manœuvre.

Manœuvres, en terme de marine, ce sont les cordes qui servent à manier les voiles en diverses façons, comme les Issas ou Drisses qui sont le long des masts servent à les hausser. Les valencines servent à faire pancher les antennes d'un côté ou d'autre. Les bras tirent le bout des antennes vers la pouppe. Les escoutes, ou contre-escoutes tiennent le bout des voiles: les breuils ou martinets servent à embroüiller promptement les voiles, & les garcettes, à les ferler, les ralingues à les fortifier, les boulines ou boulinettes servent à ouvrir les bords des voiles pour recevoir le vent qui vient de biais: cela fait dix ou onze cordes qui sont le plus souvent doubles, & étant multipliées par les dix voiles, font plus de deux cens cordes, ou manœuvres. L'Itacle est la plus grosse des manœuvres, elle soûtient & éleve l'antenne passant à une poulie qui est sous la hune, & aboutit à un moufle de poulies où sont les Issas.

Il y a des manœuvres dormantes qui sont fixes, ausquelles on touche rarement, & d'autre coulantes qui sont presque en mouvement continuel, comme celles qui servent à manier les voiles.

Manœuvre, signifie aussi l'usage & le service de ce cordage, & le service des Matelots qui les font mouvoir. Les manœuvres sont en desordre pendant la tempête. Ce matelot entend bien la manœuvre, il execute soudain les commandemens.

MANNE. s. f. Terme de pharmacie, drogue médicinale, c'est un suc ou une liqueur blanche, douce, qui découle d'elle-même, par incision des branches & des feüilles même des frênes tant ordinaires que sauvages pendant la canicule, & un peu auparavant. On ne la trouve que sur ces arbres, encore n'est-ce pas sur tous, mais principalement en Calabre & aux environs de Briançon; c'est pourquoi ceux là se trompent lourdement, qui disent que c'est un miel de l'air, ou une espéce de rosée, qui vient d'une vapeur élevée de la terre & digerée dans l'air, condensée par le froid qu'on recuëille dans les païs chauds avant le lever du Soleil, tant sur les plantes & les arbres que sur les rochers & la terre même, qui disparoît lorsque la chaleur survient; car au contraire on l'amasse en plein Soleil, lequel la seche & la condense, de sorte qu'on la doit mettre au rang des gommes qui s'épaississent par la chaleur, & se résolvent dans l'humidité.

Les Italiens en connoissent de trois sortes, manna di corpo, qui sort d'elle-même des branches de l'arbre dés le mois de Juillet; la seconde manna forzata, ou forzatella, qui ne se recueille au mois d'Août qu'aprés l'incision de l'arbre, & lorsque la premiére a cessé de couler. La troisiéme manna di fronda, qui sort d'elle-même en forme de petites gouttes d'eau comme un espéce de sueur, de la partie nerveuse des feüilles du frêne, qui sont de la grosseur des grains de froment, & qui s'endurcissent au Soleil au mois d'Août; on voit quelquefois ces feüilles si chargées de ces grains qu'il semble qu'elles soient couvertes de neige. La manne est une medecine qui purge fort doucement, & qu'on prend dans les boüillons. Altomatus Medecin de Naples en a fait un traité exprés; & Joseph Donzellus confirme ce qu'il en a dit. La manne purge la bile, quoi qu'on la tienne une espéce de miel, & au contraire le miel ordinaire l'augmente. Fuchsius dit que les païsans du Mont-Liban mangent ordinairement la manne, comme ailleurs on fait le miel.

A Mexique ils ont de la manne que l'on mange comme on fait le fromage en Europe.

Manne en termes de l'Ecriture, est une viande miraculeuse que Dieu fit tomber du Ciel pour nourrir son peuple Hebreu dans le desert pendant quarante ans. La manne étoit en façon de coriandre. Les Israëlites murmurerent contre la manne, & en eurent du dégoût. La manne est une des figures de l'Eucharistie.

Manne, se dit figurément de toutes sortes de viandes & de fruits, principalement quand ils sont de garde, quand ils peuvent nourrir, & faire subsister une maison. C'est une bonne manne dans un logis qu'une provision de pois, de féves, de ris pour le Carême.

Manne est aussi un grand panier d'osier fait en quarré long, qui sert quelquefois de berceau pour coucher un enfant à la mammelle, quelquefois elle est plus petite, & elle sert à transporter les habits d'un ballet, ou le linge & la vaisselle pour mettre le couvert, &c.

On appelle aussi mannes sur la mer des paniers à rebords faits comme un chapeau.

Mannequin. s. m. Panier d'osier haut & assez étroit, plus large par en haut que par en bas, qui sert à differens usages. On a mis ces plantes dans un mannequin pour les transporter. Les marchands de fruits les transportent dans des mannequins: ce mot est diminutif de manne quand il signifie panier.

Mannequin, chez les Peintres se dit d'une certaine figure de bois qui a des charniéres en la plûpart de ses membres, par le moyen de quoi elle est mobile, & on la met en toute sorte de postures ou d'attitudes, elle leur sert pour disposer leurs drapperies en la revêtant d'habits tels qu'ils desirent. Borel dérive ce mot en ce sens de man, qui en Allemand & en vieux François signifioit un homme, dont il est diminutif, comme qui diroit petit homme.

MARESCHAL. s. m. Officier de la Couronne qui commande les Armées; on l'appelle par excellence Mareschal de France. Chez quelques étrangers il fait la même fonction. Le grand Mareschal de Pologne, de Lithuanie. L'Electeur de Saxe est grand Mareschal de l'Empire. On dit qu'on a donné à un homme le Bâton de Mareschal, ou simplement le Bâton, pour dire qu'on l'a fait Mareschal de France; c'est un Bâton fleurdelisé qui marque la dignité, & qu'il met en sautoir sous l'écu de ses armes. Ce sont les Mareschaux de France qui sont Juges du point d'honneur entre les Gentilshommes, qui accordent leurs querelles.

Les Prévôts des Mareschaux sont des Officiers Royaux & Juges d'épée établis pour la seureté de la campagne, pour prendre & juger les voleurs, vagabonds & gens non domiciliez; on leur a aussi attribué la connoissance des cas Royaux par prévention: ils sont reçûs à la Connestablie, & y ont attribution de Jurisdiction, & sont réputez du corps de la gendarmerie.

Mareschal de Camp, est le second Officier de l'Armée, le premier Officier aprés le Lieutenant général, c'est celuy qui ordonne du campement & du logement de l'Armée, & qui prend les devans pour la faire marcher en seureté, & reconnoître le terrain.

Mareschal de Bataille, étoit autrefois un Officier qui rangeoit les troupes en bataille, qui avoit soin de leur marche & de leur ordre; ce sont aujourd'hui les Mareschaux de camp, & les Majors généraux qui en font la charge.

Mareschal des Logis, est un Officier de guerre, qui a soin du logement des soldats. Il y a un Mareschal des Logis de l'Armée. Il y en a un dans chaque Régiment d'infanterie, & en chaque compagnie de cavalerie, deux en chaque compagnie de gend'armes & de chevaux legers, & six en chacune des compagnies des Mousquetaires.

Il y a aussi un grand Mareschal des Logis chez le Roi, qui marque les logemens de la suite de la Cour quand le Roi fait voyage; Il y en a aussi chez la Reine & chez les Fils de France.

Mareschal ferrant, ou simplement Maréchal, est un artisan qui ferre les chevaux, & qui les pense quand ils sont malades. En Espagne ce sont deux métiers separez, les premiers s'appellent herradores, & les autres alveytares.

Ce mot vient selon Nicod de Polemarchus, comme qui diroit Maire de camp; en vieux Gaulois & encore en Breton Mark signifioit cheval, comme on recueille de Pausanias, qui dit que ce mot étoit en usage chez les Celtes, mais c'est plûtôt un mot Allemand dont il est fait mention dans la loi salique, & dont on a fait marchal, pour dire celui qui commandoit la cavalerie. Ménage le dérive de Mareschalcus, qui se trouve dans les loix des Allemands, composé de Marck cheval, & de schalk signifiant serviteur; ce qui a donné ce nom à celuy qui pense les chevaux, & par succession de temps à celuy qui les commande. Borel dit qu'originairement Mareschal signifioit gouverneur de jumens, & que mark signifie jument, dont les anciens se servoient d'ordinaire pour épargner le fourrage, parce que les jumens gâtent moins de litiere, à cause qu'elles jettent en arriére leur urine. Il dit aussi que ce mot de mark, qui en vieux Gaulois & en ancien Allemand signifioit cheval, vient de l'Hebreu Ramak, où il veut dire une jument. Quelques-uns ont dit que le mot de mareschal étoit un abregé de mire cheval, car mire signifie Medecin, & les Rois en avoient autrefois pour leurs chevaux, comme témoigne Nicod. Pasquier fait distinction pour l'origine de Mareschal des logis, & Mareschal de camp, d'avec ceux de Mareschal de France, & Mareschal ferrant; A l'égard des premiers, il dit que ce mot vient de marche, ou marchir, qui signifioit marquer, limiter, & il prétend qu'il faut dire marchal, & non pas Mareschal. A l'égard des derniers, il dit que le mot est composé de maire, qui signifioit maître, & de chal qui signifioit cheval. Lecteur choisissez.

Mareschaussée. s. f. Jurisdiction des Prévôts des Mareschaux; il y a dans l'enclos du Palais la Connestablie & Mareschaussée de France, où sont des Juges de Robbe qui prennent connoissance de la réception des Officiers des autres Mareschaussées, & de leurs differens. Il y a d'ailleurs 180 Mareschaussées en France, qui sont des siéges de Juges d'épée, qui instruisent les procés des voleurs & des vagabonds, & autres cas dont ils sont competens; qui les jugent souverainement avec sept Officiers du plus prochain Présidial. Le Prévôt qui tient à Paris cette Mareschaussée s'appelle le Prévôt de l'Ile.

On dit aussi que la Mareschaussée se tient chez un tel Doyen des Mareschaux de France, quand quelques Exempts & Gardes se trouvent chez luy pour executer les ordres qu'il aura à donner dans les occasions pour les querelles de la Noblesse.

Mareschaussée a signifié aussi en Lorraine, un grand lieu ou enclos, où on enferme le bêtail, d'où le Bon Medecin de ce païs-là trouve occasion de dériver le mot de Mareschaussée, parce que, dit-il, il y avoit plusieurs lieux marécageux qui obligeoient à faire des places relevées pour mettre à sec le bêtail, lesquelles on appelloit chaussées comme tout autre chemin levé & pavé; & parce que dans ces lieux on faisoit souvent des vols de bestiaux, on y établit un Juge qui jugeoit dans l'étenduë de la Mareschaussée, ou village; ce qu'on a depuis étendu à d'autres Officiers.

Dans plusieurs Coûtumes on appelle mareschaussée, les matériaux assemblez pour bâtir, comme en celles de Montreüil, Arthois, Bapaume, &c.

Marfil. s. m. est un nom que les marchands en gros donnent à l'yvoire, ils l'ont pris de l'Espagnol, où il signifie la même chose.

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
331 стр. 2 иллюстрации
Правообладатель:
Public Domain
Аудио
Средний рейтинг 4,2 на основе 376 оценок
Текст, доступен аудиоформат
Средний рейтинг 4,3 на основе 489 оценок
По подписке
Аудио
Средний рейтинг 4,6 на основе 689 оценок
Текст, доступен аудиоформат
Средний рейтинг 4,3 на основе 986 оценок
Аудио
Средний рейтинг 4,7 на основе 1829 оценок
Текст, доступен аудиоформат
Средний рейтинг 5 на основе 440 оценок
Текст, доступен аудиоформат
Средний рейтинг 4,7 на основе 1031 оценок
Аудио
Средний рейтинг 5 на основе 433 оценок
Черновик
Средний рейтинг 5 на основе 151 оценок
Текст
Средний рейтинг 0 на основе 0 оценок
Текст
Средний рейтинг 0 на основе 0 оценок
Текст
Средний рейтинг 0 на основе 0 оценок
Текст
Средний рейтинг 0 на основе 0 оценок