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Читать книгу: «Essais d'un dictionnaire universel», страница 2

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ANTIMOINE. s. m. C'est un corps mineral qui approche de la nature des métaux, & que quelques-uns croyent en contenir tous les principes, parce qu'il se trouve prés des mines des uns & des autres, & sur tout dans celles d'argent & de plomb, & souvent il a sa mine propre. On l'appelle aussi Marchasite de plomb, & les Chymistes le nomment le Loup ou le Saturne des Philosophes, parce qu'il devore les autres métaux, quand on les fond ensemble, & qu'il les consume tous à la réserve de l'or. On l'appelle aussi Prothée, à cause de la diversité des couleurs qu'il prend par le moyen du feu. On le tient composé d'un double soulfre mineral, l'un métallique approchant de la pureté & de la couleur de celui de l'or, & l'autre terrestre & combustible semblable presque au soulfre commun; d'un mercure fuligineux & mal digeré, participant de la nature du plomb & d'un peu de sel terrestre. Il ressemble à de l'écume d'argent, & il a une couleur claire & luisante, il se dissout difficilement au feu, & plus facilement dans l'eau. Il est fragile comme le verre, & tient le milieu entre les métaux & les pierres, parce qu'il se fond comme le métail; mais il n'est pas ductile non plus que les pierres. Il y en a un mâle qui est plus sablonneux, & un autre femelle qui est plus pesant, plus brillant & plus friable. On le mêle avec d'autres métaux pour faire des miroirs, parce qu'il les rend capables d'un plus beau poli. On le mêle aussi pour faire des cloches, parce qu'il rend leurs sons plus clairs; on le mêle à l'étaim pour le rendre plus dur, plus blanc & plus sonnant: & enfin au plomb dans les fontes des caracteres d'Imprimerie, pour les rendre plus durs & plus unis. Il aide generalement à la fusion des autres métaux, & sur tout à celle des boulets de canon. On a crû qu'il pouvoit servir à une medecine universelle: car c'est en effet celui qui fournit le plus de remédes, & pour un plus grand nombre de maladies. Sa principale qualité est de provoquer le vomissement, & de purger par haut & par bas: ce qui en fait faire diverses préparations, que les Medecins appellent Emetiques. Ils donnent aussi ce nom au vin blanc, dans lequel il est infusé, parce qu'il fait vomir. Les Latins l'appellent stibium, & les Grecs stimmi.

L'Antimoine crud est celui qu'on broye sur le porphyre, tel qu'il vient de la mine.

L'Antimoine préparé est celui qui a passé par les mains des Artistes, pour le purger de ses mauvaises qualitez, & faire diverses operations.

Le Verre d'Antimoine est de l'antimoine broyé, cuit & calciné par un feu violent dans un pot de terre, jusqu'à ce qu'il ne jette plus de fumée: ce qui est une marque que tout son soulfre est évaporé. On le réduit en verre dans le fourneau à vent, & alors il est fort diaphane, rouge & brillant & de couleur d'hyacinthe.

Le Regule d'Antimoine est le culot, ou ce qu'on trouve au fond & au dessous dans le creuset, où il y a de l'Antimoine, aprés qu'il a été fondu avec des matiéres capables de séparer ses parties pures d'avec les impures. On en fait des balles purgatives qui servent toûjours, & des gobelets, ou laissant reposer quelque temps des liqueurs, elles deviennent aussi purgatives.

Les Fleurs d'Antimoine sont de l'Antimoine en poudre sublimé dans un aludel, dont les parties volatiles s'attachent à ses pots, en projettant peu à peu la poudre.

Le Beurre d'Antimoine est une liqueur blanche & gommeuse, qu'on nomme autrement Liqueur glaciale d'Antimoine, qui se fait avec du Regule d'Antimoine & du sublimé corrosif. Cette liqueur se coagule en forme de glace dans le récipient, & est fort caustique, de sorte qu'on ne l'employe qu'à l'exterieur, pour arrêter la cangrene, guérir la carie des os, des cancers, des fistules, &c.

Le Safran d'Antimoine se fait d'Antimoine & de nitre mis en poudre & au feu, lequel aprés la détonation & la fusion, fait descendre au fond du vaisseau les parties les plus pures de l'Antimoine. Elles ont la figure d'un foye, qui font qu'on lui donne aussi le nom de Foye d'Antimoine, ou de Safran des métaux. On le nomme aussi Magnesie Opaline, à cause qu'il a la figure de Marchasite, & la couleur de l'Opale: on en fait les poudres & le vin Emetiques.

L'Antimoine Diaphoretique est celui qui est mêlé & préparé avec du nitre, qui change ses qualitez vomitives & purgatives en diaphoretiques.

L'Huile d'Antimoine est de l'Antimoine pilé & mêlé, mis en digestion dans un vase plein de fort vinaigre sous du fumier pendant plusieurs jours, & aprés cette operation plusieurs fois réïterée, le vinaigre qu'on distile, donne une liqueur sanguine, qu'on appelle Huile d'Antimoine, & qui colore l'argent en or.

La Chaux d'Antimoine s'appelle quelquefois Ceruse à cause de son extrême blancheur.

La fortune de l'Antimoine a souvent changé dans l'Ecole de Medecine. Elle fit donner un Arrest du Parlement en l'année 1566. qui fit défenses d'employer l'Antimoine en médicamens, parce qu'elle prétendit qu'il avoit une qualité veneneuse, qui ne se peut corriger par quelque préparation que ce soit. Mais depuis, la même Faculté le fit mettre au rang des médicamens purgatifs dans l'Antidotaire, qui fut imprimé par son ordre en 1637. Et enfin elle a fait donner un Arrest du 29. Mars 1668. qui a donné permission aux Docteurs de Medecine de s'en servir, avec défenses aux autres personnes de l'employer que par leur avis.

Ce mot d'Antimoine vient selon quelques-uns de ce qu'un Moine Allemand qui cherchoit la Pierre Philosophale, ayant jetté aux pourceaux de l'Antimoine, dont il se servoit pour avancer la fonte des métaux, reconnut que les pourceaux qui en avoient mangé, aprés avoir été purgez trés-violemment, en étoient devenus bien plus gras: ce qui lui fit penser qu'en purgeant de la même sorte ses confreres, ils s'en porteroient beaucoup mieux. Mais cet essai lui réüssit si mal, qu'ils en moururent tous: ce qui fut cause qu'on appella ce mineral Antimoine, comme qui diroit contraire aux Moines. Cette étymologie vient d'un vieux manuscrit d'Allemagne, qui est dans la Bibliotheque de M. Moreau Medecin du Roi, cité par M. Perrault dans son livre du Rabat-joye de l'Antimoine.

B

BAN. s. m. publication à haute voix au son du tambour, ou de la trompette, ou des tymbales, de l'ordre d'un Superieur, ou de la part du Roi & de la Justice: On a fait un ban portant défenses de sortir du camp, d'aller à la petite guerre: On a fait un ban dans les carrefours, qui défend les passements d'or & d'argent. On trouve ces phrases dans les Coûtumes, Crier au ban, Cas de ban, A peine de ban, Proceder à ban, &c. On appelle aussi ban la publication & le cri que fait faire le Seigneur feodal pour se faire rendre les hommages, ou lui payer les redevances, & le venir reconnoître. On dit aussi, ban de vendanges, ouverture de ban, &c. pour dire, la publication de la permission des vendanges. Ménage dérive ce mot de l'Allemand ban, qui signifie proprement publication, & en suite proscription, parce qu'elle se faisoit à son de trompe, d'où sont venus les mots de Bannir, Ban, Bannissement, de Bandi, de Ban & arriére-Ban, Banlieuë, Banniére, Bannal, abandonner, &c. Nicod le dérive d'un autre mot Allemand Ban, qui signifie champ & territoire, dautant que c'est en vertu de ce qu'on tient des fiefs, champs & heritages, qu'on est obligé au ban & arriére-ban, & que le four à ban est le four du territoire de la Seigneurie. Borel le dérive du Grec pan, qui signifie tout, parce que la convocation est generale.

Ban se dit aussi des publications qui se font aux Prônes des Paroisses, des noms de ceux qui veulent se marier, ou prendre les Ordres. Le Concile de Trente a ordonné la publication de trois Bans, pour empêcher les mariages clandestins. Ces publications ne sont pas de l'essence du mariage, on obtient aisément dispense des Bans, on achete les deux derniers Bans, quand le premier a été publié.

Ban se dit aussi de la publication qui se fait pour convoquer tous les Nobles d'une Province pour servir le Roi dans ses armées, suivant qu'ils y sont obligez par la Loy des Fiefs. On a publié le Ban & l'Arriere-ban.

Ban est aussi l'Assemblée de ces Nobles en corps d'armée. Le Ban & l'Arriereban est long-temps à se mettre en campagne.

Ban se dit aussi des assignations qui se font à cri public aux vassaux pour comparoir devant leur Souverain en certaines occasions, & pour rendre compte de leurs actions. Les Princes d'Allemagne sont souvent assignez, sont mis au Ban de l'Empire, & on confisque leurs Fiefs faute d'y rendre l'hommage, & le service dont ils sont tenus.

Ban signifie aussi bannissement, & on dit en termes de Palais: Il lui est enjoint de garder son Ban à peine de la hart: Il a obtenu un Rappel de Ban.

Ban signifie encore un droit & un lieu public qu'ont les Seigneurs des grands Fiefs, pour obliger les Habitans d'une Seigneurie de venir cuire au four du Seigneur, moudre à son moulin, ou d'apporter leur vendange à son pressoir. Ainsi on dit, un four à Ban, un moulin à Ban, un pressoir à Ban; & on appelle sujets banniers & droit de bannée, ceux qui sont obligez à ce droit. En quelques Coûtumes on appelle four bandier, moulin banquier, ce qu'on appelle ailleurs Bannal.

BANQUE. s. f. Trafic d'argent qu'on fait remettre de place en place, d'une Ville à une autre, par des lettres de change & par correspondance. Il est permis à toutes sortes de personnes de faire la Banque sans être Marchand. Ce Marchand a quitté le négoce, il ne fait plus que la Banque. Ce mot vient de l'Italien banca, qui a été fait de banco. C'étoit un siége où les Banquiers s'asseoient dans les places de commerce, d'où on a fait aussi banqueroute. Ménage.

Banque se dit aussi du lieu public où s'exerce ce trafic, où les Banquiers s'assemblent, & où ils avoient autrefois un Banc. On l'appelle aussi d'autres noms; à Londres, c'est la Bourse; à Lyon, le Change; à Paris, la place du Change. On met son argent à la Banque, on y prête, & on y fait valoir son argent à gros interest, même en quelques lieux à fonds perdu.

Banque se dit aussi des Sociétez, Villes ou Communautez qui se chargent de l'argent des Particuliers, pour le leur faire valoir à gros interest: la Banque de Venise, de Hollande: la Ville de Lyon a établi une Banque pour prendre de l'argent à fonds perdu au denier huit & un tiers.

Banque se dit aussi en plusieurs Jeux, comme à l'Occa, à la Bassette; du fond de celui qui est maître du Jeu, qui se charge de payer ceux qui gagneront.

BANQUEROUTE. s. f. Faillite, fuite, abandonnement de biens que font des Banquiers, ou négocians publics à leurs créanciers avec fraude & malice. Beaucoup de Marchands s'enrichissent par des banqueroutes frauduleuses, en mettant leurs biens à couvert. La Banqueroute est differente de la faillite, parce que la Banqueroute est volontaire & frauduleuse, quand le Banqueroutier s'enfuit & emporte le plus liquide de ses biens; la faillite est contrainte & necessaire, & est causée par quelque fortune, ou accident. Et on tient qu'un homme a fait faillite dés qu'il a manqué à acquitter des lettres de change, ou qu'il y a quelque desordre dans son négoce.

Banqueroute se dit aussi de l'insolvabilité des Bourgeois, ou autres personnes, qui doivent plus qu'ils n'ont vaillant, & qui ne payent pas leurs dettes.

Banqueroute se dit figurément en choses spirituelles: Il a fait Banqueroute à l'honneur, au bon sens, à Dieu; & on le dit encore de ceux qui manquent à executer leurs promesses, à se trouver aux rendez-vous qu'ils ont donnez, ou de ceux qui se retirent secrettement d'une compagnie sans dire adieu. Ce mot vient de l'Italien banca Rotta, banque rompuë.

BANQUEROUTIER. iere. s. m. & f. Marchand ou Banquier qui fait Banqueroute: On n'est pas assez sévére pour condamner les Banqueroutiers frauduleux, on ne les met qu'au pilori, & souvent ils méritent la corde, quoi que l'Ordonnance d'Henry IV. de l'an 1609. & celle de l'an 1673. ordonnent qu'ils soient poursuivis extraordinairement & punis de mort, ce qui a eu peu souvent son execution. On appelle proprement banqueroutiers frauduleux ceux qui divertissent leurs effets, ou qui les mettent à couvert sous des noms interposez par de fausses ventes ou des transports simulez, ou qui font paroître de faux créanciers. On les condamne en quelques lieux à porter le bonnet verd, & à Luques à porter un bonnet orangé.

BANQUET. s. m. Festin, grand repas qu'on fait à ses amis: Assuerus fit un fameux Banquet à toute sa Cour, dont il est parlé au Livre d'Esther. Plutarque a écrit du Banquet des sept Sages. Ce mot vieillit & vient de l'Allemand pancket, dont les Italiens ont fait banquetto, & les Espagnols banquette.

Banquet se dit aussi en matiére spirituelle: Tous les Chrêtiens doivent participer au sacré Banquet celeste.

Banquet en termes de manége, est la petite partie de la branche de la bride qui est au dessous de l'œüil, qui assemble les extrêmitez de l'embouchure avec la branche, & qui est cachée sous le chaperon ou fonceau.

BANQUETER. v. act. faire un festin, faire grande chere avec ses amis. Ce mot vieillit.

BANQUETTE. s. f. Terme de fortification. C'est un degré ou deux qui régnent tout le long des parapets, afin qu'on puisse tirer par dessus: La Banquette doit avoir un pied & demi de haut & trois pieds de large.

Banquette se dit aussi d'une petite élevation au dessus du niveau de la ruë, pour servir de chemin commode aux gens de pied; comme il y en a à Paris au Pont-Neuf & au Pont-Marie.

BANQUIER. s. m. Negociant en argent, qui donne des lettres de change pour faire tenir de l'argent de place en place.

Banquier Expeditionaire en Cour de Rome, est un Officier de nouvelle création, qui se charge de faire venir toutes les bulles, dispenses & autres expeditions qui se font en la Cour Romaine, & en la Legation d'Avignon, soit de la Chancellerie, soit de la Penitencerie. L'origine de ces Banquiers vient de ce que les Guelphes du temps des guerres civiles d'Italie se réfugierent en Avignon & dans les Païs d'obédience; & comme ils étoient favorisez des Papes, dont ils avoient soûtenu le parti, ils se mêlerent de faire obtenir les graces & expeditions de Cour de Rome, & s'appellerent mercatores & scambiatores Domini Papæ, comme témoigne Matthieu Paris: mais comme ils se rendirent odieux alors par de grosses usures, on les appella Carsins, ou Caorsins, du nom de Caors Ville de Querci, dont le Pape Jean XXII. qui siégeoit alors étoit natif, à cause que de son temps ces usuriers étoient en leur plus haute élevation, comme témoigne Adam Theveneau en ses Commentaires sur les Ordonnances, au titre des Usures. Les Italiens en firent aussi pour eux le mot scarsi, qui signifie avares; & ils eurent tant de haine pour cette Ville, que le Poëte Dante dans son Enfer, met au même rang Sodome & Cahors, & y place tous les scelerats & les usuriers. Les marques de cette haine ont duré long-temps en France, & on a appellé en Chancellerie les Lettres Lombardes les Lettres qui s'expedioient en faveur des Lombards & Italiens, qui vouloient trafiquer ou tenir Banque en France, qui se taxoient au double des autres, en haine de ce qu'on appelloit alors tous les Changeurs, Banquiers, Revendeurs, & Usuriers d'Allemagne, & de Flandres même, Lombards, de quelque nation qu'ils fussent, & on les appelle encore ainsi en plusieurs lieux. La place du Change & la Fripperie d'Amsterdam s'appellent Places Lombardes.

Banquier se dit aussi en certains Jeux, comme l'Occa, la Bassette, de celui qui tient le Jeu & l'argent, & qui a le fonds devant lui, pour payer ceux qui gagnent.

BEFFROY. s. m. lieu élevé où il y a une cloche dans une place frontiére, où on fait le guet, & d'où on sonne l'allarme, quand les ennemis paroissent. Nicod dérive ce mot de bée & de effroy, parce qu'il est fait pour beer & regarder, & en suite donner l'effroy.

Beffroy est aussi la charpenterie qui soûtient les cloches dans un clocher.

On appelle aussi Beffroy, ces tours ou machines de charpente qu'on faisoit autrefois en assiégeant les places, auparavant l'invention de l'Artillerie.

Beffroy se dit aussi de certaines cloches qui sont dans des lieux publics, qu'on ne sonne qu'en certaines occasions, comme de réjouïssances, d'allarmes ou d'incendie: Il y a trois Beffrois à Paris, celui de l'Hôtel de Ville, du Palais, & de la Samaritaine: quand il naît un Fils de France, on donne ordre de tinter le Beffroy pendant 24. heures.

Beffroy en termes de Blason, est un nom que les Rois d'armes & Herauts ont donné à un Ecu vairé, ou composé de trois titres de vair, parce qu'il est fait en forme de cloches qui servent à sonner à l'effroy: & quand on dit simplement Beffroy, on doit entendre qu'il est composé d'argent & d'azur.

BILAN. s. m. terme de Banque. C'est un petit livre que les Marchands, ou Banquiers portent sur eux, où d'un côté ils écrivent leurs dettes actives, & de l'autre leurs dettes passives. Ce mot vient du Latin Bilanx, parce que ce Livre leur sert à balancer leurs gains & leurs pertes. Il leur sert aussi au virement des parties. Les Marchands de Lyon appelloient ci-devant Bilan des acceptations; un petit livre qu'ils portoient sur la place, où ils écrivoient toutes les Lettres de change tirées sur eux; & leur acceptation n'étoit autre chose que de mettre à côté de la Lettre qu'ils avoient enregistrée dans leur Bilan, une croix qui signifioit acceptée: s'ils vouloient déliberer sur l'acceptation, ils mettoient un V, qui signifioit vûë; & s'ils ne la vouloient point accepter, ils mettoient S. P. qui signifioit sous protest. Mais depuis l'Ordonnance de 1677. il ne se fait plus d'acceptation que par écrit.

On appelle l'entrée & l'ouverture du Bilan, le sixiéme jour du mois des payemens, jusqu'à la fin duquel on fait le virement des parties, où les Marchands écrivent chacun de leur côté les parties virées.

On appelle aussi Bilan, ou Balance l'arrêté ou la clôture de l'inventaire d'un Marchand, où on a écrit vis à vis tout ce qu'il doit, & tout ce qui lui est dû: Un Marchand aprés sa faillite, pour s'accommoder avec ses créanciers leur doit presenter un Bilan, qui contienne l'état au vrai de ses affaires: Si un Négociant qui a accoûtumé de porter Bilan sur la place, ou autre pour lui, ne s'y rencontre pendant le temps du payement, il est réputé avoir fait faillite.

BILBOQUET. s. m. Jeu d'enfans fait d'un bâton creusé en rond par les deux bouts, au milieu duquel est une corde, où une balle de plomb est attachée, ils la jettent en l'air, & la reçoivent alternativement dans ces deux concavitez. On appelle ironiquement un nombril, un Bilboquet.

BOIS. s. m. substance qui forme le corps des arbres, & qui prend son accroissement du suc de la terre. Il y a des Bois durs, comme le cormier, le poirier; des bois legers, comme le liége, &c. On a peint ce lambris en couleur de bois. Monsieur Grew dans son Anatomie des plantes a découvert que la partie qu'on appelle proprement le Bois dans un vegetable, n'est autre chose qu'une infinité de canaux fort petits, ou de fibres creuses, dont les unes s'élevent en haut, & se rangent en forme d'un cercle parfait, & les autres qu'il appelle insertions, vont de la circonference au centre, elles se croisent mutuellement comme les lignes de longitude & de latitude sur un globe, ou les fils des tisserans étendus en long & en large, & entrelassez ensemble. Nicod dérive ce mot du Grec boscon, qui signifie lignum; Ménage de boscium, qu'on a fait de boscum ou boscus, qui signifie forest. Il vient plûtôt de l'Allemand busch, d'où les Italiens ont fait Bosco, & les Espagnols Bosqué. En vieux François on disoit bos; du diminutif Boskettus on a fait bosquet & bouquet, & de boscium on a fait pareillement buisson, de bosca, busche, & de boscagium, bocage.

On appelle chez les Chrêtiens par excellence, le sacré Bois de la Croix, le bois de la vraye Croix, celui où fut attaché nôtre Sauveur.

Bois se distingue en plusieurs sortes, tant par sa nature, ses vertus & ses qualitez, que par ses defauts, ses façons, ses voitures, ses mesures, & ses emplois.

Bois consideré selon ses diverses qualitez, utiles, curieuses, & medicinales, est premiérement le bois de charpente ou à bâtir, tels que sont les chênes, le châtagnier, le sapin, qu'on scie & qu'on équarrit, &c. qui sert à bâtir les maisons, à faire les planchers & les toits, les moulins, les machines, &c.

Les Bois estimez par curiosité sont les Bois de citron, de cédre, d'ébene, de Calemba ou Calembouc, de bouïs, à cause de leur odeur & de leur dureté, & parce qu'ils reçoivent un beau poli dont on fait des tables, des buffets, des chapelets, des peignes. Les bois des teintures sont bois d'Inde, bois de Bresil, bois de campêche, bois jaune, &c.

Les Bois medicinaux sont le Gayac, que les Espagnols appellent Ligno santo, l'Aloës ou agallochum, le Kinquinna, le bois d'aigle ou Pao d'aquila, & autres qui seront expliquez à leur ordre.

Bois en termes d'eaux & forêts, consideré suivant son état, s'appelle bois en étant lorsqu'il est debout & sur pied, vivant & prenant son accroissement sur la terre. Cette expression vient de ce que ce mot, étant, étoit autrefois un nom substantif, & on disoit qu'un homme étoit en son étant, pour dire qu'il étoit debout sur ses pieds, comme on dit encore qu'il est en son séant, pour dire qu'il est à demi couché.

Bois vif, est celui qui prend nourriture, ou qui porte du fruit, qui pousse des branches & des feüilles.

Bois d'entrée est celui que est entre verd, & sec, dont les arbres ont les houppiers, ou quelques branches séches, & d'autres vertes, la couppe en est défenduë aux Usagers.

Bois gisant, celui qui est couppé ou abattu & couché sur terre.

Bois mort, celui qui est seché sur pied, qui n'a plus de seve.

Mort-bois, est celui qui est expliqué & désigné dans la charte Normande accordée par Louïs X. en 1313. il y en a neuf especes, saux, marsaux, épines, puisnes, aulnes, le seur ou sureau, genest, geniévre, & ronces. Dans l'Ordonnance de François I. sur le fait des Chasses art. 55. le Roi déclare que pour ôter toute difficulté sur ce qu'on doit appeller bois mort, & mort bois, il veut qu'on suive l'interpretation & la restriction qui est contenuë en la charte aux Normands, du Roi Louïs X. Les Ordonnances postérieures y sont conformes. Ce mot s'est dit selon quelques-uns par corruption, pour maubois ou mauvais bois, qui ont voulu y comprendre tout le bois en étant qui n'avoit ni fruit, ni graine. Cependant il y a bien d'autres arbres qui ont vie, & qui ne portent point de fruit, qui ne sont pas renfermez dans le petit nombre d'espéces que l'Ordonnance met sous ce nom de mort bois, qui n'est en usage que suivant les restrictions qui y sont comprises. Le mort-bois n'est point sujet au tiers & danger.

Bois blanc, est le peuplier, le bouleau, le tremble, & autre bois leger & peu solide. Il n'y doit avoir que le tiers au plus de bois blanc dans la voye de bois de corde ou à brûler, suivant l'Ordonnance.

Bois en grume, est tout le bois qu'on améne sans être équarri, qui est avec son écorce, & tel qu'il est sur pied, comme sont les pilotis & plusieurs bois de charronage, & d'ouvrages. Il y a des Régles pour réduire le bois en grume au quarré, c'est à dire, pour sçavoir combien un arbre sur pied de tant de pourtour donnera de pieds de bois équarri.

Bois chablis sont bois abattus, ou rompus par les vents, soit par le pied, soit ailleurs, au corps, ou aux branches, ou déracinez; on l'appelle aussi caable ou bois versé: tous les arbres de condamnation pour forfaiture, ou délit y sont aussi compris.

Bois encroüé, est un arbre qui en l'abattant est tombé sur un autre, & dont les branches sont engagées les unes dans les autres. L'Ordonnance défend d'abattre les bois sur lesquels d'autres sont encroüez.

Le Bois consideré selon ses defauts, est premiérement le bois roulé, c'est du bois où les cruës de chaque année n'ont point fait corps ensemble, mais sont demeurées de leur épaisseur sans aucune liaison. Ce bois ne peut être debité ni en fente, ni en autre marchandise.

Bois trenché, est celui qui a le fil de travers, qui au lieu de suivre le long de l'arbre, le traverse d'un côté à l'autre de l'écorce: il ne peut être employé à la fente, & il se casse aisément.

Bois charmez, sont des bois auxquels on a fait quelque chose pour les faire mourir, ou tomber.

Bois arsins, sont des bois où a été le feu, soit qu'on l'y ait mis par malice, soit qu'il y ait pris par accident.

On appelle louppes de bois des bosses ou gros nœuds qui s'élevent sur l'écorce.

Bois Rabougris ou Abougris, Broutez ou Avortez sont les bois tortus & malfaits, qui ne croissent qu'à la maniére des pommiers, qui ne sont pas de belle venuë, & qui doivent être récépez.

Bois Rustique & Noailleux, est celui qui a crû sur le gravier, & est exposé au soleil de midi, qui ne se peut fendre, si ce n'est un peu vers le tronc. On le dit aussi des racines d'olivier, de noyer, & d'autres bois veinez, qui servent aux Ebenistes pour des ouvrages de placage, on l'appelle aussi bois madré.

Bois mouliné ou bois carié, est du bois corrompu, pourri, & où il y a des vers & des malandres.

Bois bombé, est celui qui est naturellement un peu courbe, & qu'on pose sur son fort, quand on met par dessus sa partie la plus élevée, & qui fait sa bosse.

Le Bois se considere aussi, selon sa taille & ses façons.

Bois d'équarrissage, ou Bois quarré, est tout le bois équarri destiné à bâtir, qui est au dessus de six pouces, & selon qu'il est debité, chaque grosseur porte son nom particulier.

Bois flacheux, est celui qui n'est pas bien équarri, & a vive arrête.

Un cent de bois chez les Charpentiers c'est cent fois 72. pouces de bois en longueur, ou une piéce qui a 12. pieds de long sur six pouces d'épaisseur & de largeur: de sorte qu'une seule poutre est souvent comptée pour 15. ou 20. piéces de bois. Tout le bois de charpente se réduit à cette mesure, soit pour la vente, soit pour la voiture, soit pour le toisé des ouvrages. Il est taillé en longueur depuis six jusqu'à 30. pieds, en augmentant les piéces toûjours de trois pieds en trois pieds. Celles de menuiserie ne vont guéres qu'à 15. pieds avec la même gradation. Ainsi on dit en ce sens, qu'un Navire de 1100. tonneaux, comme le Victorieux, qui a 120. pieds de quille portant sur gréve, est composé de 17465. piéces de bois réduites selon l'usage de Paris; & sa mâture de 4000. qui font bien 1800. charretées de bois, tant que deux chevaux en peuvent tirer, sans les affûts de canon & les piéces de rechange. Le Caron Arpenteur a fait deux petits volumes de la qualité & du toisé des bois fort utiles pour les Marchands, ou Bourgeois qui veulent acheter du bois à bâtir.

Bois de charronnage, est celui qui sert à faire des Rouës, des charriots & charrettes, comme l'orme & le chêne.

Bois de sciage, est le bois couppé en planches, & en solives qui sert pour les menuisiers: comme aussi tout le bois quarré dont l'épaisseur est moindre de six pouces, s'appelle bois de sciage.

Bois d'ouvrage, est celui qu'on travaille dans les forêts, dont on fait des sabots, des pelles, des seaux, des lattes, des cercles, des éclisses, &c.

On appelle aussi en général du bois ouvré, ou non ouvré, celui qui est façonné par les mains des Ouvriers, ou celui qui est en état de l'être.

Bois merrein, c'est du bois fendu en petits ais, dont on fait les douves des tonneaux, des cuves. On l'appelle aussi bois à Barils, bois d'enfonçures, bois à douvin, bois à pipes. Les Menuisiers en font aussi des panneaux, mais il ne sert point à bâtir, quoi qu'abusivement quelques-uns l'étendent à tout le bois de charpente, & plusieurs aux perches, échalats, &c.

Les Menuisiers appellent aussi du bois refait, du bois équarri & dressé sur toutes ses faces. Ils appellent courroyer le bois, quand ils lui donnent cette façon; ils disent aussi que des bois sont bien poussez & bien rabbotez, quand ils sont bien unis.

Les Charpentiers appellent aussi bois affoiblis, les bois qu'on a taillez en cintre, qu'on a rendus courbes. Les bois affoiblis exprés sont toisez de la grandeur de leur bossage, & les courbes de la grandeur de leur plein cintre; c'est à dire, qu'il faut comprendre le plus grand vuide de la courbe avec sa largeur.

Bois à brûler, est celui qu'on destine à faire du feu, qui se divise en plusieurs espéces.

Bois flotté, est celui qu'on améne en trains, & lié avec des perches & des rouëttes, sur des riviéres.

Bois perdu, est celui qu'on jette dans les petites Riviéres qui n'ont pas assez d'eau pour porter des trains, ni des bâteaux, & qu'on va recueillir & mettre en trains aux lieux où elles commencent à porter. Il est permis aux Marchands de jetter leurs bois à bois perdu, en avertissant les Seigneurs dix jours auparavant: comme aussi de faire des canaux, & de prendre les eaux des étangs pour les faire flotter, en dédommageant.

Bois volants, sont les bois qui viennent par le flot droit au port, où on les recueille.

Bois échappez, ceux qui par les innondations, s'échappent dans les prez & dans les terres.

Bois canars, ceux qui demeurent au fond de l'eau, ou qui s'arrêtent sur les bords des ruisseaux, où on a jetté un flot de bois à bois perdu. Les Marchands ont 40. jours aprés que le flot est passé, pour faire pêcher leurs bois canars sans rien payer.

Bois neuf, est le bois qui vient dans des bateaux sans tremper dans l'eau.

Bois pelard est du bois menu & rond, dont on a ôté l'écorce pour faire du tan.

Bois de moulle ou de quartier, est du bois qui est mesuré, il doit avoir au moins 18. pouces de grosseur. Les Marchands Ventiers doivent fournir aux Bûcherons des chaînes & mesures de ces longueurs.

Bois de corde, est du bois fait ordinairement de branchages ou de taillis, on l'appelle ainsi quand il est au dessous de 17. pouces de grosseur. Il doit être au moins de six, & se vend à la membrure, qui a quatre pieds de haut sur quatre pieds de large. Il est ainsi appellé à cause qu'on le mesuroit n'aguéres à Paris avec des cordes, comme on le fait encore sur les lieux. Tout bois à brûler en général doit avoir trois pieds & demi de long, y compris la taille. La corde de bois vaut deux voyes de Paris. La mesure de la corde de bois selon l'Ordonnance est de 8. pieds de long & de 4. de haut. Du bois en chantier, c'est du bois en pile & en magasin.

Возрастное ограничение:
12+
Дата выхода на Литрес:
28 сентября 2017
Объем:
331 стр. 2 иллюстрации
Правообладатель:
Public Domain
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