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Chapitre 9. Le salut

En arrivant à la source, j'ai vu mon corps étendu sur le sol. À proximité, Michael pratiquait la réanimation cardio-pulmonaire. La créature continuait à planer au-dessus de mon corps et me bloquait le passage.

J'ai vu Michael se battre désespérément pour ma vie. Il faisait ce qu'il fallait, mais il ne voyait pas qu'on ne me laissait pas "reprendre mon corps". Une minute de plus et c'en était fini de moi. Parfois, j'avais l'impression que je vivrais éternellement, que j'avais tout devant moi. Je n'ai jamais pensé que la vie pouvait être interrompue en un instant. Combien d'erreurs aurais-je commises en sachant cela ? Je l'ai regardé et j'ai regretté de ne pas pouvoir le toucher, être dans ses bras, l'embrasser. Je pouvais encore le voir, mais bientôt ce ne serait plus possible. J'ai essayé de mémoriser son image, chaque trait de son visage, chaque cellule de son corps. Le monde souterrain et les tourments de l'enfer m'attendaient, mais mon esprit et mes souvenirs y resteraient avec moi. Et quoi qu'il arrive ensuite, je me souviendrai de toi pour toujours, mon amour !

Michael leva les yeux vers l'endroit où se trouvait mon âme et dit : "Lina, je veux vivre avec toi :

– Lina, je veux vivre avec toi toute ma vie. Et Dieu m'en est témoin, si tu reviens maintenant, je t'épouserai, je ne te laisserai plus jamais partir et je ne te donnerai jamais à personne !

Au mot "Seigneur", l'entité a disparu et j'ai pu retrouver mon corps immobile. J'avais mal et j'avais froid, mais j'ai ouvert les yeux et j'ai dit :

– Je suis d'accord.

Michael m'a embrassée et j'ai vu deux larmes couler sur son visage. Je l'ai serré dans mes bras et j'ai voulu ne faire qu'un avec lui et je n'ai pas perdu plus de temps précieux.

Chapitre 10. Les représailles

Le lendemain matin, je me suis réveillée dans les bras de Michael, et lorsque j'ai senti la présence d'une nouvelle âme dans mon champ, j'ai su que nous allions avoir un bébé. Ce qui signifiait que nous avions besoin d'un rituel. Je me suis levée et je suis allée dans les bois.

Après avoir protégé l'enfant, j'ai rejoint Michael, fatiguée mais satisfaite. Maintenant, personne ne pouvait faire de mal à l'enfant. J'ai accéléré le pas, je voulais être dans les bras de mon bien-aimé. Mais soudain, je tombai. J'avais envie de hurler de douleur. Je me suis rendu compte que Michael n'était plus là. Je sentais l'odeur de la mort, l'odeur de mon fiancé. Il était donc arrivé jusqu'à nous après tout. Des larmes ont coulé de mes yeux, des sanglots ont secoué mon corps, et j'ai couvert ma bouche de mes mains pour m'empêcher de crier. Lina, ressaisis-toi, me dit ma voix intérieure. Il ne va pas t'épargner, ni ton bébé. Une partie de Michael est en toi maintenant, vas-tu vraiment la laisser se détruire aussi ? Je me levai lentement et me nettoyai. J'ai pris quelques grandes respirations et je suis allée voir Anton. Il paiera, Michael, je te le promets.

Je m'approchai. Dans ma courte vie, j'avais vu beaucoup de violence. C'est à ce moment-là que j'ai compris pourquoi on me l'avait envoyé. Ne pas m'évanouir maintenant, ne pas perdre mon sang-froid, ne pas faire d'erreur. L'analyse froide et le calcul sont désormais mes alliés. J'ai "gelé" tous mes sentiments, je me suis détaché. Anton a donc plongé Michael dans une paralysie du sommeil, a absorbé mon énergie en lui, puis a utilisé le couteau en laissant éclater sa colère. Tout le corps de Michael a été poignardé et s'est transformé en un tas de sang.

Anton, couvert de sang, se tourna vers moi, satisfait et content que son énergie ait été multipliée, sourit :

– Bonjour, Angelina ! J'ai décidé de te faire une surprise ! J'ai même invoqué une créature pour m'amener ici, j'étais tellement pressé de te voir, mon amour. Et que vois-je ? Non seulement tu m'as trompé, mais tu t'es fait engrosser. Mais rien, dès que tu te feras avorter, nous nous marierons. En attendant, monte dans sa voiture et attends-moi. Je vais mettre de l'ordre dans la maison. Et n'essaie pas de t'enfuir. Je t'attraperai et te mettrai dans une cage avec une chaîne. Tu comprends, ma chérie ?

– Bien sûr, ma chérie. J'ai marché lentement jusqu'à la voiture, je suis montée et j'ai regardé Anton dans le rétroviseur. Je savais ce qui allait se passer, je l'avais déjà vu une fois et j'étais prête. Anton rassembla toute son énergie dans un poing et le lança vers Michael. La charge était si puissante que mon amulette, qui avait été créée pour protéger Michael d'un tel sort, ne sauva pas son corps, mais elle refléta une partie de la charge. C'était suffisant pour tuer Anton et réduire son corps en cendres.

J'ai recueilli les cendres de Michael et les ai dispersées dans l'eau de la source, en pleurant et en disant au revoir. Quand mon heure viendra, je te retrouverai dans un autre monde et nous serons à nouveau ensemble, je te le promets, mais pour l'instant je dois donner naissance et élever notre enfant. Ce sera une période difficile, et j'aurai besoin d'aide et de protection. Et je savais où les trouver. Je rentrais chez mes parents. J'allais revenir.

Chapitre 11. Le temple

Je suis entré dans l'église et je me suis assis sur un banc près du mur. Mon âme torturée cherchait du réconfort, mais je n'en trouvais pas. Il y a plus d'un an, j'avais donné naissance à un enfant que j'avais appelé Nikita, mais le bonheur d'être mère m'avait échappé. Je ne ressentais que de la peur. La crainte constante pour sa vie me détruisait lentement. De plus, je ne me suis jamais remise de l'assassinat de mon bien-aimé. Comment arrêter de le voir dans chaque personne que je rencontre, de me retourner à la même voix familière, de le voir dans mes rêves ? En ce moment, j'avais envie de hurler de douleur, de me rouler par terre, de pleurer et de crier, mais ma bouche était fermée et mes yeux étaient secs. Est-ce que je me suis rendu compte que j'étais possédée ? Je n'ai pas eu le temps d'y penser avant, sinon j'aurais déjà perdu la tête, mais il est temps que je l'admette. Je veux être avec toi, Michael, et oui, tu m'obsèdes. Comment vais-je vivre sans toi ? Que Dieu me vienne en aide. Mes pensées furent interrompues par des sanglots :

– Mon fils, pour qui m'as-tu quittée ? – De l'autre côté du temple, une femme en noir est agenouillée devant l'icône.

Chacun a son malheur et sa douleur. Et je ne suis pas une exception, j'en suis juste la preuve. Et mon enfant est toujours en vie, non pas à cause de cela, mais malgré cela.