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Henri VI. 1

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SCÈNE VI

En Angleterre. – Un appartement du palais
Entrent SUFFOLK s'entretenant avec LE ROI HENRI, GLOCESTER et EXETER

LE ROI. – Noble comte, votre ravissant portrait de la belle Marguerite m'a saisi d'étonnement. Ses vertus parées des grâces de la beauté éveillent dans mon coeur, auparavant tranquille, toutes les passions de l'amour. Tel qu'un ruisseau dans la tempête, que la fureur des vents soulève et pousse contre la marée, tel mon coeur agité par le récit de son rare mérite se sent invinciblement entraîné, ou vers le naufrage, ou vers le lieu où je pourrai jouir de son amour.

SUFFOLK. – Eh bien, mon bon prince, ce récit superficiel n'est pour ainsi dire que l'exorde des louanges dont elle est digne. Toutes les perfections de cette divine dame, si j'avais assez d'art pour les décrire, formeraient un volume de pages ravissantes qui plongeraient dans l'extase l'imagination la plus insensible; et ce qui vaut mieux encore, c'est qu'avec cette beauté céleste, avec tant de grâces et d'appas, elle proteste, de l'âme la plus humble et la plus modeste, qu'elle est satisfaite d'être à vos ordres, s'ils sont honnêtes et vertueux; qu'elle est prête à aimer et respecter Henri comme son seigneur.

LE ROI. – Et jamais Henri n'osera exiger d'elle autre chose; ainsi, milord protecteur, donnez votre consentement à ce que Marguerite soit la reine de l'Angleterre.

GLOCESTER. – Je consentirais donc à flatter le crime? Vous savez, mon prince, que Votre Majesté est engagée à une autre dame du mérite le plus distingué. Comment vous dispenserez-vous de ce contrat sans souiller votre honneur d'un reproche honteux?

SUFFOLK. – Comme un souverain se dispense d'accomplir des serments illégitimes; ou comme un athlète qui, dans un tournois, ayant fait voeu de combattre, abandonne la lice à cause de l'inégalité de son adversaire. La fille d'un pauvre comte est un parti inégal et dont on peut se dégager sans offense.

GLOCESTER. – Eh quoi, je vous prie, qu'est de plus Marguerite? Son père n'est rien de mieux qu'un comte, malgré tous les titres fastueux dont il se décore.

SUFFOLK. – Milord, son père est un roi, roi de Naples et de Jérusalem; et il a une si grande autorité en France, que son alliance affermira notre paix et tiendra les Français dans l'obéissance.

GLOCESTER. – Et le comte d'Armagnac aura le même pouvoir, car il est le proche parent de Charles.

EXETER. – D'ailleurs son opulence promet une riche dot, tandis que René est plus prêt à recevoir qu'à donner.

SUFFOLK. – Une dot, milords? N'avilissez pas notre monarque à ce point, d'être assez abject, assez pauvre, pour déterminer son choix par la richesse et non par l'amour. Henri est en état d'enrichir une reine, au lieu de chercher une reine qui l'enrichisse. C'est ainsi que les vils paysans marchandent leurs femmes, comme ils marchandent des boeufs, des chevaux ou des moutons. Mais le mariage est une affaire trop importante pour être ainsi traitée par procureur. Ce n'est pas celle que nos intérêts pourraient nous faire préférer, mais celle qui plaît à Sa Majesté, qui doit partager sa couche nuptiale. Ainsi, lords, puisque c'est Marguerite que Henri préfère, c'est là un motif plus puissant que tous les autres qui nous oblige à la préférer aussi. Car qu'est-ce qu'un mariage forcé, sinon un enfer, une vie de discorde et de querelles éternelles, tandis qu'une union libre et volontaire donne le bonheur et fait goûter ici-bas la paix des cieux? Pourrions-nous faire épouser à Henri, qui est roi, une autre que Marguerite qui est la fille d'un roi? Ses incomparables attraits, joints à sa naissance, annoncent qu'elle n'est faite que pour épouser un roi. Son vaillant courage, son âme intrépide à un degré bien au-dessus du courage ordinaire de son sexe, nous promettent tout ce que nos espérances attendent de la lignée d'un roi. Henri, fils d'un conquérant, ne peut manquer d'engendrer des conquérants, si l'amour l'unit avec une femme d'une âme aussi élevée que l'est celle de la belle Marguerite. Rendez-vous donc, milords, et convenez ici avec moi que Marguerite sera notre reine, et nulle autre qu'elle.

LE ROI. – Si c'est l'impression puissante que m'a faite votre récit, mon noble lord Suffolk, ou si c'est que mon jeune coeur n'a jamais encore senti l'atteinte des flammes de l'amour, c'est ce que je ne puis expliquer: mais il est certain que je sens un trouble si violent dans mon âme, de si vives alarmes de crainte et d'espérance, que je suis fatigué et malade du tumulte de mes pensées. Allez donc vous embarquer: pressez votre arrivée en France, convenez de toutes les conditions, et faites tout pour que la belle Marguerite consente à traverser les mers, et vienne en Angleterre se voir couronner la reine fidèle et sacrée du roi Henri. Pour fournir aux dépenses et aux honneurs de votre ambassade, levez un dixième sur le peuple, et partez sans délai, car jusqu'à votre retour je vais être agité de mille soucis. – Et vous, mon cher oncle, bannissez tout reproche; si vous jugez ma faiblesse sur ce que vous fûtes autrefois, et non sur ce que vous êtes aujourd'hui, je suis sûr que vous pardonnerez cette soudaine exécution de ma volonté. – Allez, conduisez-moi dans un lieu où, loin de tout témoin, je puisse me livrer sans contrainte aux pensées qui tourmentent mon âme.

(Il sort.)

GLOCESTER. – Oui, je crains bien que les tourments qui commencent avec ce dessein ne cessent plus désormais.

(Glocester et Exeter sortent.)

SUFFOLK, seul.-Ainsi, Suffolk l'emporte: et comme autrefois Pâris s'embarqua pour la Grèce, il part aujourd'hui pour la France, avec l'espoir de rencontrer la même fortune en amour, mais de prospérer plus heureusement que ne fit le Troyen. Marguerite sera reine, et gouvernera le roi: et moi je gouvernerai la reine, le roi et le royaume.

(Il sort.)

FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.

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