La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

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Liada plaça les mains sur son cou, en recherchant des blessures. Elle lui passa les mains sur les épaules, puis le long de ses bras et autour de sa taille. Elle poussa un cri d’exclamation lorsqu’elle vit du sang frais sur sa main.

Elle examina son dos.

Il l’entendit dire quelque chose tandis qu’elle mettait son bras autour de ses épaules pour le coucher au sol. Elle l’aida à se mettre sur le flanc, se pencha près de sa bouche, et parla dans le micro de son casque.

“Autumn, Autumn!”

“J’arrive,” dit Autumn et elle courut vers eux.

Elle se mit à genoux, mit les doigts dans la déchirure de la chemise camouflée de Kawalski, et la déchira pour l’ouvrir.  Elle retint sa respiration. “Bon sang, Kawalski.”

“Qu’est-ce qu’il…” Et il s’évanouit.

Chapitre huit

“Est-ce que quelqu’un a perdu sa ceinture textile?” demada Sharakova par radio.

“Non.”

“Non.”

“Non,” dit Alexander. “Pourquoi?”

“J’ai devant les yeux une ceinture textile sur un chien de bison mort.”

“Quel type de ceinture textile?”

“Fabriquée pour l’Armée américaine,” dit Sharakova. “Exactement comme celle que je porte.”

“Où es-tu, Sharakova?” demanda Alexander.

“A cent mètres devant, sur la gauche.”

“Ne laisse personne le dépouiller jusqu’à mon arrivée.”

“Entendu, Mon adj’.”

Quelques minutes plus tard, les autres regardèrent Mon adj’ enlever la ceinture du mort. Il l’examina, puis la passa à Joaquin.

“Ca doit être ma ceinture du capitaine,” dit Joaquin.

“Vous croyez qu’ils le retiennent prisonnier?” demanda Kady.

Alexander fixa un instant la ceinture. “Je n’en ai aucune idée.”

“Il nous faut l’apache,” dit Joaquin.

“Et Liada,” dit Kady Sharakova.

“Hé, Eaglemoon,” dit Alexander par radio. “T’es passée où?”

Pas de réponse.

“Elle doit avoir enlevé son casque,” dit Lojab.

“Ils ont mis Kawalski dans le chariot de Cateri,” dit Lori, “et l’ont emmené au camp principal, au bord de la rivière.

Alexander regarda alentour, observant les femmes et les enfants dépouiller les bandits morts de leurs vêtements. “Fichons le camp d’ici avant qu’ils nous tombent dessus.”

* * * * *

Au camp principal, Alexander compta les effectifs et constata que tout le monde était présent.

“Ne vous écartez pas d’ici, les gars. Restons groupés en attendant de découvrir la suite des événements.”

Il se mit à l’ombre d’un arbre et s’assit juste à côté de Kawalski, qui était enveloppé dans une couverture chauffante Mylar. Autumn était là, agenouillée près de Kawalski toujours inconscient, occupée à contrôler sa tension. Liada et Tin Tin Ban Sunia étaient agenouillées près d’elle, observant tout ce qu’elle faisait.

Lojab prit un paquet de Marlboros dans la poche intérieure de sa veste et s’avachit contre un arbre en allumant sa cigarette. Il expira la fumée par le nez en regardant le groupe autour de Kawalski.

“T’en penses quoi, Eaglemoon?” dit Alexander en ôtant son casque pour frotter sa boule à zéro.

Elle enleva le stéthoscope de ses oreilles et le tendit à Liada. “Il a perdu beaucoup de sang, et la blesure est profonde. On l’a nettoyée et recousue, et je lui ai fait une injection de morphine.”

Liada plaça les embouts du stéthoscope dans ses oreilles comme elle avait vu Autumn le faire, puis elle ouvrit la couverture et glissa le pavillon dans la chemise déboutonnée de Kawalski. Ses yeux s’agrandirent au son du battement de son coeur. Autumn avait pris l’habitude d’utiliser les mains en s’adressant à Liada et Tin Tin. Les deux femmes semblaient en mesure de suivre la conversation, du moins jusqu’à un certain point.

“Sa tension est bonne, et son pouls est normal.” Autumn se tut un instant, observant Tin Tin essayer le stéthoscope. “Je pense qu’aucun de ses organes n’a été atteint. On dirait que l’épée est passée sous le bord de son gilet pare-balles et la transpercé de part en part, juste au-dessus de l’os de la hanche.”

“Tu as fait tout ce que tu pouvais pour lui.” dit Alexander. “Sans doute qu’il se réveillera quand la morphine aura cessé de faire effet.” Il tendit la ceinture textile à Autumn. “On a besoin de l’aide de Liada concernant ceci.”

“A qui elle appartient?”

“On l’a récupérée sur un chien de bison mort.” Alexander l’observa tandis qu’elle comprenait de quoi il s’agissait.

“Oh, mon Dieu! Le capitaine.”

“Il se pourrait qu’ils le retiennent prisonnier, ou bien –”

“Liada,” dit Autumn.

Liada la regarda.

“Cette ceinture,” dit-elle en la tendant à Liada, “est comme la mienne.” Autumn lui montra celle qu’elle avait autour de la taille. “Et celle de Kawalski.” dit-elle en montrant Kawalski. “Et celle de Mon adj’.”

Alexander lui montra sa ceinture.

“Mais celle-ci, notre homme est perdu.”

“Perdu?” demanda Liada.

“Oui,” dit Autumn. “Notre homme, comme Rocrainium.”

Tin Tin ôta le stéthoscope de ses oreilles. “Rocrainium?”

Alexander regarda ses troupes autour de lui. “Spiros, aide-nous un peu pour Tin Tin.”

Le soldat Zorba Spiros s’agenouilla près d’Autumn. “Qu’est-ce qu’il y a?”

“J’essaye de lui expliquer que le capitaine Sanders est un officier, tout comme Rocrainium.”

Spiros s’adressa à Tin Tin dans son grec maladroit. Elle prit la ceinture des mains de Liada.

“Vous homme Rocrainium?” demanda Tin Tin à Autumn.

“Oui.”

“Lui perdu à vous?”

Autumn fit oui de la tête.

“Ceinture venir où?”

“L’un des bandits l’a prise à notre Rocrainium.”

Elle tenta d’utiliser des gestes et des mouvements pour indiquer la bataille et les bandits morts. Spiros fit de son mieux pour aider.

“Vocontii,” dit Tin Tin à Liada, puis elle ajouta autre chose.

Liada acquiéça. “Vocontii.”

Tin Tin et Liada parlèrent pendant un moment.

“Um, cette bandits là…” Liada tenta d’expliquer par signes ce qu’elle voulait dire.

“Les bandits sont des Vocontii?” demanda Autumn.

“Oui, oui,” dirent ensemble Liada et Tin Tin. “Vocontii.”

Autumn observa les deux femmes parler entre elles de quelque chose.

“Autumn attendre près Kawalski,” dit Liada en se levant avec Tin Tin.

“Entendu.”

Tin Tin tendit le stéthoscope à Autumn, puis elles coururent toutes les deux jusqu’à l’autre bout du camp.

“Autumn,” dit Alexander, “d’après ce que j’ai vu de ces types-là…comment ils s’appellent déjà?”

“Les Vocontii.”

“D’après ce que j’ai pu voir d’eux, on serait très optimistes d’espérer retrouver le capitaine Sanders vivant.”

“Vous n’allez pas le laisser derrière nous, hein, Mon adj’?” dit-elle en faisant un geste vers son bras. “Même si la chance est très faible.”

“Laissez-le là,” dit Lojab. “Il peut se débrouiller.” Il cracha par terre. “Il faut qu’on fiche le camp d’ici.”

“Non.” Alexander regarda Lojab avec colère pendant un instant, puis Autumn. “Je ne laisserais jamais personne derrière, de même que le capitaine ne nous laisserait pas,  nous non plus. Mais ces Vocontii sont tellement primaires et brutaux, je ne vois aucune raison pour qu’ils lui aient laissé la vie sauve. S’ils le retenaient contre une rançon…” Il regarda par-dessus l’épaule d’Autumn, puis fit un signe dans cette direction.

“Oh, non,” dit Autumn. “C’est Rocrainium.” Elle se mit debout et se dépoussiéra. Tin Tin et Liada marchaient avec lui, chacune d’un côté. “Elles ont cru que je parlais de lui.”

“Eh bien,” dit Lojab, “ça promet d’être intéressant.”

Les deux femmes devaient presque trottiner pour pouvoir suivre Rocrainium qui marchait à grands pas. Ils furent bientôt devant Alexander et Autumn.

“Voici Autumn et M’nadj,” dit Liada, en faisant un geste vers eux deux. “Je vous présente Rocrainium.”

Alexander avait beau être grand – il faisait un peu plus d’un mètre qutre-vingt – il devait malgré tout lever la tête pour regarder Rocrainium. Il tendit la main.

“M’nadj,” dit Rocrainium. Il sourit et lui tendit la main pour serrer la sienne. Puis il dit, “Autumn” et lui serra également la main.

“Hum, Rocrainium,” dit Liada, “aller…” Elle essayait de mimer mais n’y arrivait pas. Elle demanda quelque chose à Tin Tin Ban Sunia.

“Rocrainium,” dit Tin Tin, “aller hommes-à-pied votre Rocrainium.”

“Tu veux dire,” dit Autumn, “vos fantassins vont aller chercher notre Rocrainium?” Tout ceci fut expliqué autant à l’aide des mains qu’avec ses mots à elle.

“Oui, partez maintenant.”

“Oh, ça c’est bien.” On pouvait lire le soulagement sur le visage d’Autumn. “Merci à vous, Rocrainium.” Elle prit ses mains entre les siennes. “Merci beaucoup. Vous n’imaginez pas combien je suis soulagée. Notre capitaine—”

“Eaglemoon,” dit Mon adj’, “tu en fais trop.”

“Oh.” fit-elle en retirant ses mains. “Désolée.” dit-elle en rougissant sous sa peau mate. “Vraiment désolée. Je ne sais pas ce qui–”

“C’est bon, tais-toi” dit Alexander.

Il se toucha le coeur, puis tendit la main, paume vers le haut. Rocrainium répondit d’un mot, puis chercha quelqu’un du regard. Six des jeunes gens à la cape écarlate étaient venus à la suite de Rocrainium, et ils se tenaient désormais à proximité. Il désigna d’eux d’entre eux et lorsqu’ils s’avancèrent,  Rocrainium leur donna des consignes.

Les deux hommes regardèrent brièvement Autumn, puis saluèrent Rocrainium avec le poing sur la poitrine. Ils s’éloignèrent rapidement pour exécuter ses ordres.

“Ca doit être des jeunes officiers,” dit Alexander.

“Sans doute,” dit Autumn.

“Nous aller,” dit Tin Tin, “trouver homme vous.”

Autumn se toucha le coeur, puis tendit la main, paume vers le haut. “Merci à vous.”

“Cette Tin Tin est très brillante,” dit Alexander en retournant voir Kawalski avec elle.

 

“Oui, elles le sont toutes les deux.” Autumn s’agenouilla près de Kawalski. “Elles apprenent notre langue et nos manières bien plus vite que moi je n’apprends les leurs.

Elle contrôla le pansement sur sa blessure.

“Crois-tu qu’il faut qu’on change le pansement sur le bras de Cateri?” demanda Alexander.

Autumn leva les yeux vers lui. “Oui, je crois que c’est vous qui devriez le contrôler.” dit-elle avec un grand sourire.

“Ce petit sourire est déplacé, et je changerais le bandage si je pensais qu’elle n’utiliserait pas son fouet sur moi.”

“Elle vous a frappé hier simplement parce qu’elle croyait que vous alliez lui prendre son chariot.”

“Hé, regarde un peu,” dit Alexander.

Autumn vit deux colonnes de fantassins et de cavaliers quitter le cam ; l’une en direction du nord, et l’autre en direction du sud. Chaque contingent était conduit par l’un des jeunes officiers.

“Waouh,” fit Autumn. “Ils ne font pas semblant de partir à la recherche du capitaine Sanders.”

“Je crois que Rocrainium est le commandant en second,” dit Alexander. “Et cet autre officier qu’on a vu hier sur le grand cheval noir doit être leur chef.”

“Je me demande comment il s’appelle.”

“C’est à Tin Tin qu’il faudra demander ça. Ces Vocontii doivent être une menace permanente. Ils ont attaqué deux fois en deux jours, et à chaque fois qu’on les repousse ils se diluent dans la forêt puis se regroupent pour un nouvel assaut.”

“Comme des guérilleros.”

“Comment cette bataille aurait-elle tourné si on n’avait pas été là aujourd’hui?” demanda Alexander.

“Il devait y en avoir plus de cinq cents et avec les fantassins et chariots répartis sur la longueur de la file les bandits sont très efficaces.”

“Ils attrapent tout ce qu’ils peuvent dans les chariots,” dit Alexander. “et quand les fantassins et la cavalerie se mettent à charger, ils courent avec tout ce qu’ils peuvent emporter.’

“Vous avez remarqué que ces gens utilisent une espèce de trompe pour lancer l’alerte?”

“Oui.” Alexander regarda Autumn ajuster la couverture autour des épaules de Kawalski. “Je crois que trois coups de trompette signifient :’On se fait attaquer.’”

* * * * *

Ils n’eurent aucune nouvelle du capitaine Sanders de tout le reste de cette journée.

La section s’installa dans sa vie quotidienne et, en restant en petits groupes, ils explorèrent le camp. Les suivants avaient installé un marché rudimentaire dans un coin proche du centre du campement. Après le déjeuner, Joaquin, Sparks, Kari, et Sharakova se dirigèrent vers le marché pour voir ce qu’il y avait à vendre.

“Hé!” cria Lojab par derrière eux, “Vous allez où?”

“Au marché,” dit Sparks.

“Ferme la, Sparks,” dit Sharakova à voix basse.

“Bon,” dit Lojab, “Je viens avec vous.”

“Super,” murmura Sharakova à Karina. “Le don du Ciel au Septième de Cav’ va nous régaler de sa personnalité pétillante et de son esprit éblouissant.”

“Et si je le flingue,” dit Karina, “tu crois que Mon adj’ me traduirait devant la cour martiale?”

“La cour martiale?” dit Sharakova. “Tu rigoles, t’aurais la Médaille d’Honneur.”

Elles riaient encore lorsque Lojab les rejoint. “Qu’est-ce qu’il y a de si drôle?”

“Toi, âne bâté,” dit Sharakova.

“Va te faire mettre, Sharakova.”

“Dans tes rêves, Low Job.”

Ils traversèrent une section du camp occupée par la cavalerie légère, où les soldats bouchonnaient leurs chevaux et réparaient leurs harnachements de cuir. Après la cavalerie venaient les tireurs à la fronde qui s’entraînaient avec leurs lance-pierres. Les sacs qu’ils portaient à la ceinture étaient bourrés de roches, bouts de fer et morceaux de plomb.

“Voilà le marché.” dit Sparks en désignant un bosquet d’arbres juste devant eux.

A l’ombre des chênes, le marché était bondé de gens qui achetaient, vendaient, marchandaient et troquaient des sacs de céréales contre de la viande, du tissu et des outils.

Les cinq soldats longeaient un sentier qui serpentait entre deux rangées de marchands qui avaient leurs marchandises étalées au sol.

“Hé, les mecs,” dit Karina, “visez un peu ça.” Elle désignait une femme en train d’acheter de la viande.

“C’est notre cuivre,” dit Sparks.

“Sans blague, Dick Tracy,” dit Sharakova.

La femme comptait des étuis de cartouches laissées sur le sol par la section après la bataille.

“Elle utilise ça comme de l’argent,” dit Karina.

“Trois,” dit Joaquin. “Qu’est-ce qu’elle a eu pour trois étuis?”

“On dirait que ça fait dans les cinq livres de viande,” dit Karina.

Ils continuèrent à avancer, recherchant encore d’autre cuivre.

“Regardez là.”

Sparks montra du doigt un homme qui marchandait avec une femme qui avait du fromage et des oeufs étalés sur une nappe blanche. Il lui proposa une cartouche pour une grosse part de fromage. La femme secoua la tête puis se servit de son couteau pour mesurer environ la moitié du fromage. L’homme dit quelque chose et elle mesura une part un peu plus grande. Il jeta une cartouche sur la nappe blanche. Elle découpa le morceau de fromage et le lui tendit avec un sourire.

“Ces gens sont une bande d’idiots, dit Lojab, “qui essaient de transformer notre cuivre en argent.”

“On dirait que ça marche plutôt bien,” dit Karina.

“Hé.” dit Lojab en reniflant. “Vous sentez un peu ce que je sens?”

“Je sens de la fumée,” dit Sharakova.

“Oauis, c’est ça,” dit Lojab. “Y a quelqu’un qui fume de la beuh.”

“Ah ça,  si quelqu’un s’y connaît pour détecter de la marijuana dans l’air, c’est bien toi.”

“Venez, c’est par ici.”

“Laisse tomber, Lojab,” dit Sharakova. “On n’est pas obligés de s’attirer des ennuis.”

“Je veux juste voir si je peux en acheter.”

“On est en service, tête de noeud.”

“Il peut pas nous imposer de rester en service 24 heures sur 24.”

“Non, mais là on est en service.”

“Ce que Mon adj’ ignore ne fera du tort à personne.”

Lojab descendit une pente vers un petit cours d’eau. Les quatre autres soldats restèrent sur place à le regarder pendant un moment.

“Je n’aime pas ça,” dit Joaquin.

“Laisse le filer,” dit Sparks. “Ca lui donnera peut-être une bonne leçon.”

Lojab longea le cours d’eau, puis il prit un tournant et ils le perdirent de vue.

“Venez,” dit Sharakova, “si on n’est pas derrière lui, il va se faire servir ses couilles sur un plateau.”

Chapitre Neuf

Lorsqu’ils rattrapèrent Lojab, il était au contact d’un groupe de trente fantassins disposés en cercle à regarder un combat entre deux hommes. Ils riaient et criaient en encourageant les combattants.

“La fumée par ici est suffisamment épaisse pour faire planer un éléphant,” dit Joaquin.

Les hommes faisaient circuler de petits bols entre eux. Chacun inhalait profondément dans le bol, puis le faisait passer au suivant. Les bols d’argile étaient remplis de feuilles de cannabis qui se consumaient lentement.

“Ca vous dérange pas si j’essaie?” dit Lojab à l’un des fantassins.

Le soldat le dévisagea, marmonna quelque chose, puis le repoussa en arrière contre Sparks.

Karina appuya sur l’interrupteur de sa radio.              “Hé, Mon adj’. Vous êtes là?”

“Ouais, qu’est-ce qui se passe?”

“On pourrait bien avoir une petite explication ici.”

“Où est-ce que vous êtes?”

“Dans les bois, en contrebas du marché.”

“Mais qu’est-ce que vous fichez là-bas?”

Lojab enleva son fusil, mais avant qu’il ait eu temps de  le ramener devant lui, deux des fantasssins se saisirent de lui, tandis qu’un autre homme s’emparait de son fusil.

“On en reparle plus tard,” dit Karina. “On va avoir besoin d’un coup de main.”

“Bon, d’accord. Combien d’hommes est-ce que je dois prendre avec moi?”

Karina embrassa du regard le groupe des fantassins ; les hommes avaient l’air d’être d’humeur pour une bonne bagarre. “Et si vous rameniez tout le monde.”

“On y sera dans dix minutes.”

Les deux fantassins entrainèrent Lojab au centre du cercle et le maintenirent tandis qu’un grand homme chevelu sortit de la foule et lui donna un coup de poing dans le ventre.

“Hé toi, sale fils de pute,” dit Sharakova, “arrête ça.”

Elle pénétra dans le cercle, en tenant son fusil entre ses bras. L’homme regarda pendant un moment la jeune femme, puis se moqua d’elle.

Elle s’avança vers lui. “C’est moi qui te fais marrer, tronche de cake?”

“Bon sang,” dit Sparks, c’est parti.”

Tronche de Cake dégaina une épée d’un mètre de long  et regarda Sharakova avec un grand sourire en l’agitant dans tous les sens.

“Ouais, je vois ton petit couteau. T’as vu mon fusil?”  Elle le fit tourner en plaçant la crosse par terre près de sa botte droite. “A toi d’jouer, Gomer.”

Lojab essaya de s’échapper mais les deux hommes le retenaient fermement en lui tordant les bras derrière le dos.

Tronche de Cake balança son épée sur le cou de Sharakova. Elle fléchit un genou et leva son fusil pour arrêter le coup. Au moment où l’épée frappa le bloc de culasse de son fusil, elle se leva d’un bond, tenant le fusil devant elle.

L’homme retira ensuite son épée et voulut la lui enfoncer dans le coeur. Sharakova envoya valdinguer l’épée et avança pour le frapper à la poitrine de la crosse de son fusil. Tandis que l’homme reculait en chancelant, Sparks saisit sa baïonnette et la fixa sur le canon de son fusil. Karina et Koaquin en firent autant. Certains des hommes les regardèrent faire et tirèrent leur épée.

Tronche de Cake tourna autour de Sharakova en agitant son épée. Elle ne le quittait pas des yeux. Soudain, l’un des fantassins dans la foule s’agenouilla derrière elle et tira d’un coup sec en dérobant ses pieds sous elle, l’envoyant mordre la poussière.

Sparks s’élança en courant et posa sa baïonnette sur l’avant-bras de l’homme. “Arrière!”

L’homme laissa Sharakova s’échapper et fit marche arrière en rampant. Elle fit une roulade et bondit sur ses pieds. Elle jeta alors un coup d’oeil à son fusil, qui traînait par terre, à trois mètres de là. Tronche de Cake aussi regardait son fusil, et  avec un grand sourire il s’élança vers elle.

“Tiens!” dit Karina en lançant son fusil à Sharakova, qui attrapa le fusil et agita la pointe de la baïonnette sous le nez de l’homme.

“Tu veux goûter à ça?” lança-t-elle.

Karina s’agenouilla pour ramasser le fusil de Sharakova, tout en fixant toujours Tronche de Cake.

Joaquin entra dans le cercle pour se mettre à côté de Karina, son fusil armé. Sparks fit un pas pour se placer à côté de Lojab. Désormais les cinq soldats du 7ème étaient tous dans le cercle des trente fantassins.

Tronche de Cake regarda Sharakova pendant un instant, dit quelque chose et lança son épée par terre. Il se tapait sur la poitrine en braillant comme un gorille.

“Oh, tu veux un combat d’homme à homme, hein? D’accord.” Sharakova jeta son fusil à terre et s’en éloigna. “Alors allons-y.”

Il courut vers elle, l’attrapant par le cou des deux mains. Elle remonta ses bras entre les siens et abaissa les épaules pour le faire lâcher prise, puis en enchaînant son mouvement avec souplesse, elle saisit son poignet, plaça son pied derrière le sien, et le poussa pour lui faire perdre l’équilibre.

Il tomba lourdement au sol mais se remit debout d’un bond, en balaçant son poing vers sa tête. Elle accompagna son mouvement de balancement, lui saisit le bras et l’envoya à nouveau au sol.

Il se releva, rugissant de colère, et se jeta sur elle. Elle fit volte-face, lançant son pied droit en l’air pour lui mettre sa botte dans les côtes. Mais le coup n’eut aucun effet sur lui. Il attrapa ensuite son pied, le tordit, et l’envoya à terre.

Les hommes hurlaient et applaudissaient pour encourager les combattants.

Sharakova se remit sur pieds d’un bond et l’attaqua en lui assénant un coup de poing rapide au visage en une-deux, qui lui mit le nez en sang. Il s’essuya le nez et regarda le sang sur ses doigts, puis fonça sur elle. Sharakova lui mit un coup de poing dans le ventre, mais il fit un écart, lui prit le bras et lui fit faire un demi-tour. Il entoura sa taille de ses bras en la soulevant du sol. Elle avait les bras bloqués contre les côtes tandis qu’il commençait à la serrer pour la tuer. Elle se tortilla et dégagea son bras droit, puis attrapa son pistolet, l’arma et l’appuya par-derrière contre son flanc.

Un coup de feu puissant fit sursauter tout le monde.

Alexander tenait son pistolet fumant en l’air. Il abaissa le pistolet et le pointa sur Tronche de cake.

“Lâche-la.”

Tous les fantassins savaient ce que le pistolet pouvait faire – ils l’avaient vu en action sur les chiens de bisons. Tronche de Cake relâcha Kady, puis regarda fixement Alexander.

 

“L’apache,” dit Alexander.

“Ouais, je suis là, juste derrière vous.”

“Vois si tu peux communiquer avec ce gros balourd et calmer le jeu.”

Autumn avança et balança son fusil en bandoulière. Elle fixa Tronche de Cake un moment puis se mit à parler. “Je suis Autumn Eaglemoon. Mes gens sont le 7ième de Cavalerie. On est arrivés ici du ciel.” Elle utilisait la langue des signes, en espérant qu’il comprendrait un peu ce qu’elle disait. “Nous ne vous voulons aucun mal, mais si vous n’arrêtez pas de vous battre, on va tous vous descendre jusqu’au dernier, bande de salauds.” Elle arma son pouce et son index comme un pistolet, puis les pointa sur chaque homme autour du cercle. “Pan, pan, pan, pan.”

“Euh, Eaglemoon,” dit Alexander, “J’avais plutôt imaginé de recourir à un peu de diplomatie.”

“Vous savez comment on dit ‘diplomatie’ en langue des signes, Mon adj’?”

“Non, mais—”

Tronche de Cake arma sa main et la pointa vers Autumn. “Pan, pan?”

“C’est ça,” dit Autumn. “Pan, pan.”

Il éclata de rire et s’approcha d’Autumn. Elle recula, mais il étendit la main d’un geste amical. Elle hésita, puis tendit la main vers lui.

Il lui prit la main et prononça une suite de mots qui se terminait par  “Hagar.”

“Hagar?”

Tronche de Cake acquiésca. Il essuya le sang de son nez, puis se tapa du poing sur la poitrine. “Hagar.”

“D’accord, Hagar.” Elle retira sa main de la sienne. “Apache.” dit-elle en se donnant une tape sur la poitrine.

“Apache,” dit-il, puis fit signe à l’un de ses hommes.

L’homme s’avança, et Hagar prit un bol fumant dans ses mains. Il le proposa à Autumn. Elle regarda le bol et secoua la tête.

“Je préférerais boire quelque chose.” dit-elle en faisant le geste de boire.

Hagar cria un ordre. Une femme arriva bientôt avec une cruche d’argile et deux bols pour boire. Elle tendit un bol à chacun d’entre eux puis versa un liquide foncé de la cruche.

Autumn but une gorgée du bol puis claqua des lèvres et sourit.

“Du vin.” Elle tendit le bol à Hagar.

Il trinqua en cognant son bol contre le sien, puis avala son vin.  Elle but une autre gorgée, puis but tout le reste. Ils rendirent leurs bols vides à la femme, qui les remplit à nouveau.

Autumn montra Lojab, qui était toujours retenu par les deux fantassins. “Et s’ils le lâchaient?”

Hagar regarda vers l’endroit qu’elle montrait et fit un geste d’impatience vers les deux hommes. Ils relâchèrent  Lojab. Il trébucha vers l’avant, reprit son équilibre, puis secoua la poussière de ses vêtements.

Autumn porta un toast avec Hagar. “A la diplomatie!”

“A l’apache!”

Ils vidèrent tous deux leurs bols.

“Vas-y mollo,” dit Alexander, “tu sais bien que tu tiens pas ton eau-de-feu.”

Lojab ramassa son fusil et se dirigea vers Sharakova. “Tu peux donc jamais te mêler de ce qui te regarde?” J’avais la situation sous contrôle jusqu’à ce que tu pètes les plombs.”

“Ah ouais, c’est sûr que tu l’avais son contrôle. J’ai vu comment tu attaquais le poing de ce gars avec ton ventre.”

“Si Mon adj’ s’était pas pointé pour sauver tes fesses,” dit Lojab, “t’aurais été refroidie.”

“Ah Ah. Eh bien, la prochaine fois que tu veux t’envoyer en l’air, monte plutôt dans un arbre,” dit-elle en échangeant son fusil avec celui de Karina.

* * * * *

Le jour suivant, en fin d’après-midi, Liada et Tin Tin vinrent rendre visite à la section. Mais elles avaient perdu leurs sourires habituels et leurs commentaires enjoués.

“Nous trouver Rocrainium vous,” dit Liada.

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