La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

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La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie
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La dernière mission
du
7ème de Cavalerie
de
Charley Brindley
charleybrindley@yahoo.com
www.charleybrindley.com
Traduit de l’américain par :
Christophe DESBOIS-FARLAY
Révisé par :
Karen Boston
Website https://bit.ly/2rJDq3f
Illustrations de couverture par :
Niki Vukadinova
n.vukadinova@gmail.com

© 2019 Charley Brindley tous droits réservés

Imprimé aux Etats-Unis

Première édition Janvier 2019

Ce livre est dédié à
Charley Brindley II
Autres oeuvres de Charley Brindley

1.   Oxana’s Pit

2.   Raji Book One: Octavia Pompeii

3.   Raji Book Two: The Academy

4.   Raji Book Three: Dire Kawa

5.   Raji Book Four: The House of the West Wind

6.   Hannibal’s Elephant Girl Book One: Tin Tin Ban Sunia

7.   Hannibal’s Elephant Girl: Book Two: Voyage to Iberia

8.   Cian

9.   Ariion XXIII

10.  The Last Seat on the Hindenburg

11.   Dragonfly vs Monarch: Book One

12.   Dragonfly vs Monarch: Book Two

13.  The Sea of Tranquility 2.0 Book One: Exploration

14.  The Sea of Tranquility 2.0 Book Two: Invasion

15.  The Sea of Tranquility 2.0 Book Three: The Sand Vipers

16.  The Sea of Tranquility 2.0 Book Four: The Republic

17.  The Rod of God, Book 1: On the Edge of Disaster

18.  The Rod of God, Book 2:  Sea of Sorrows

19. Do Not Resuscitate

Prochaines parutions :

20.  Dragonfly vs Monarch: Book Three

21. The Journey to Valdacia

22.  Still Waters Run Deep

23.  Ms Machiavelli

24.  Ariion XXIX

25. The Last Mission of the Seventh Cavalry Book 2

26. Hannibal’s Elephant Girl, Book Three

Chapitre Un


L’adjudant James Alexander se tenait à l’arrière du C-130, se balançant aux mouvements de l’avion. Il observait ses douze soldats et se demandait combien d’entre eux survivraient à cette mission.

Les trois-quarts ? La moitié ?

Il savait qu’un combat contre les Talibans les attendait. Que Dieu nous vienne en aide. Ce drone abattu vaut-il la vie de la moitié de mes gars ? Ou même d’un seul ?

Il jeta un regard au capitaine Sanders, qui était debout à ses côtés, et regardait aussi les soldats comme s’il partageait la même préoccupation.

Une lumière rouge s’alluma sur le compartiment avant. L’arrimeur la vit et leva la main droite, doigts écartés.

Le capitaine Sanders fit un signe de tête à l’arrimeur.

“Allez, le 7ème de Cavalerie ! Sur zone dans cinq minutes,” dit-il aux soldats “Debout, accrochez, et chargez.”

“ Hourrah !” s’écrièrent les soldats en se levant d’un bond pour accrocher leur SOA1 au câble au-dessus de leur tête.

“Allez les gars, on va se balancer en l’air et rouler à terre!” cria l’adjudant Alexander, “Vérifiez les sangles, le harnais et le sac de vos p’tits cos.”

Il passa entre les deux files de soldats. “N’oubliez pas de faire une roulade quand vous toucherez le sol. Si vous vous cassez une jambe, on vous laissera derrière pour attendre les hélicos.” Il attrapa les sangles de poitrine du soldat McAlister, et tira fortement dessus pour tester les boucles. “Vous m’avez bien entendu ?” hurla l’adjudant.

“Oui, mon adjudant !” s’écrièrent en choeur les soldats. “Balancez vous en l'air et roulez-boulez quand vous toucherez terre ; cassez-vous une jambe, et vous rentrez à la maison.”

La Première Section de la compagnie Delta était une unité fraîchement constituée qui en temps normal aurait été commandée par un lieutenant. Le capitaine Sanders avait pris le commandement lorsque le lieutenant Redgrave avait été relevé de ses fonctions pour insubordination et conduite irrespectueuse, ou plus exactement, pour état d’ivresse et trouble à l’ordre public pendant le service.

Autre raison pour laquelle le capitaine Sanders avait accepté de prendre le commandement de Delta : quatre des soldats étaient des femmes. Une directive récente en provenance des plus hautes sphères du Pentagone autorisait les femmes à combattre en première ligne.

Toutes les femmes de la compagnie s’étaient portées volontaires pour combattre aux côtés des hommes. Sanders avait choisi quatre femmes en parfaite condition physique et qui avaient obtenu d’excellents résultats dans toutes les phases de l’entraînement au combat.

Ces femmes seraient les premières du 7ème de Cavalerie à faire face à l’ennemi sur le champ de bataille, et le capitaine voulait être le premier à être au courant de leurs performances dans l’hypothèse où il aurait à écrire une lettre de condoléances à leur famille.

Le système hydraulique grinça à l’ouverture de la porte arrière pour la mise en place de la plateforme de saut. D’un seul coup l’air chaud de la cabine fut aspiré vers l’extérieur et remplacé par l’atmosphère glacée d’une altitude de mille cinq cents mètres.



Alexander se précipita vers l’arrière, où il se saisit d’une sangle sur le coffre à armement afin de se stabiliser. Le capitaine et lui regardaient l’épaisse couverture nuageuse sous leur pieds.

“Vous en pensez quoi, mon capitaine?” demanda Alexander.

Le capitaine Sanders haussa les épaules et se retourna pour faire face à ses hommes. Il tapota le bord de son casque, au-dessus de l’oreille droite, pour vérifier la communication radio. Le bruit provenant du sillage de l’avion les empêchaient de pouvoir l’entendre sans équipement radio. Il se mit alors à parler dans son micro.

“Si vous m’entendez, levez le pouce.”

Tous les soldats firent le geste sauf deux.

Alexander s’avança vers le premier soldat qui n’avait pas réagi. “Paxton, tête de noeud.” dit-il en allumant d’un geste la radio du soldat. “Le capitaine te parle.”

“Oh merde!” dit le soldat Paxton. “Ca y est, je vous entends, mon capitaine.” dit-il en levant le pouce.

“T'as allumé ta radio?” demanda Alexander au second soldat.

“Oui, mon adj’” dit le soldat Kady Sharakova, “mais elle ne marche pas.”

Alexander vérifia l’interrupteur de sa radio. “Bon, Sharakova, il est foutu. Fais gaffe et fais comme le gars devant toi.”

“Entendu, mon adj’. On se frite avec qui aujourd’hui?”

“Tous les affreux.”

“Génial.”

Des cicatrices sur un visage de femme indiquent habituellement le mépris ou le dédain. Cependant, Kady Sharakova arborait ce visage défiguré davantage comme un honneur que comme une marque d’humiliation.

Le soldat devant elle eut un grand sourire et lui fit un geste mouvant avec la main. “Fais tout comme moi.”

“Oh, t’es vraiment un gamin, Kawalski.” dit Kady en donnant une chiquenaude de l’index sur l’avant de son casque, qui lui renvoya un bruit sourd.

Alexander regagna précipitamment la plateforme de saut.

Le capitaine parla dans le micro. “On a une couche de nuages en dessous, d’un bout à l’autre. Le pilote a dit qu’elle est trop proche du sol pour qu’il passe en dessous, donc il va falloir qu’on saute à travers.”

“Hourrah,” dit un des hommes dans la radio.

“Les gars, vous avez fait vos sauts d’entraînement, mais ça va être le premier parachutage de combat pour le 7ème de Cavalerie. Alors faisons ça bien de sorte que je n’aie pas à réquisitionner des sacs à viande froide.” dit-il en passant en revue les visages sombres. “Les Talibans ont réussi à abattre un de nos tout-derniers drones, le Global Falcon. Nous allons le récupérer et capturer ceux qui ont trouvé comment pirater son système de navigation.”

Il tira une carte pliée de la poche intérieure de sa veste camouflée. Alexander se pencha pour regarder le capitaine suivre du doigt une ligne de tirets rouges.

“On dirait qu’on a bien dix bornes à marcher depuis la zone de largage.” Le capitaine tendit sa carte à Alexander en balayant du regard les deux files de soldats. “On va sauter en bordure du désert du Régistan. Notre destination est une chaîne de basses collines rocheuses vers le nord. La balise électronique sur le drone fonctionne toujours, donc on va se caler sur elle. Il n’y a aucun arbre, ni broussaille, ni couvert d’aucune sorte. Dès que vous arriverez sur le sable, tenez vos armes prêtes. On pourrait bien tomber en plein combat. Je sors le premier, et ensuite vient le coffre d’armement.” dit-il en tapant de la main sur l’énorme conteneur en fibre de verre à sa droite. Ensuite je veux que tout le monde suive aussi vite que si vous faisiez la queue pour la bouffe à la – ”

L’avion vira brusquement sur la droite et amorça en s’inclinant une manoeuvre de plongeon.

 

Le capitaine fut projeté violemment contre le coffre  d’armement, et assommé par celui-ci. Il tomba de la plateforme de saut et chuta dans le vide tandis que sa SOA se tendait d'un coup sec.

“On est touchés.” cria l'un des soldats.

Le métal de la cellule grinça tandis que l'avion virait vers la gauche, puis il parut un instant se rétablir.

Alexander se fraya un chemin vers l'avant jusqu'à la porte d'accès à la cabine de pilotage. Lorsqu'il tourna la poignée, la porte s'ouvrit d'un seul coup en frappant son casque, et faillit lui arracher le bras. Il tira sur ses bras pour pénétrer dans l'entrée, en s'arqueboutant contre le vent qui s'engouffrait en hurlant par la porte ouverte.

“Nom de Dieu!”

Il cligna des yeux, n'en revenant pas de ce qu'il voyait : tout le nez du C-130 avait été emporté, avec les sièges du pilote et du co-pilote. Le siège du navigateur était toujours en place, mais vide. En regardant par le trou béant où aurait dû se trouver l'avant de l'appareil, il fut terrifié de voir qu'ils descendaient en spirale vers la crête dentelée d'une montagne, à moins de 3,5 kilomètres de là.

“Tout le monde saute!” cria-t-il dans son micro. Ses soldats le fixaient des yeux, figés sur place, comme s'ils ne comprenaient pas son ordre. “On saute par l'arrière, SUR LE CHAMP!”



Il courut vers l'arrière de l'appareil, décidant qu'il valait mieux qu'il prenne la tête du groupe que d'essayer de les pousser à l'extérieur. C'était comme d'être sur l'un de ces planchers de folie dans une baraque du parc d'attractions, où certaines parties du sol ondulent vers le haut, vers le bas ou de droite à gauche. Il était impossible de garder son équilibre tandis que l'avion mutilé faisait des embardées et tremblait dans les airs.

En roulant, l'appareil perdait sa peau de métal, qui traversait la cabine avec un bruit strident, comme un être vivant se faisant dépecer. Alexander fut projeté contre l'un de ses hommes. Deux mains robustes l'attrapèrent par les épaules, pour l’empêcher de tomber sur le pont.

Il s'agenouilla à l'arrière de l'appareil pour défaire le verrou sur l'une des sangles du coffre d’armement.

Quand le verrou sauta, il attrapa la deuxième sangle, mais la boucle était coincée, et raidie par la tension. Tandis qu'il se débattait avec le verrou, une main tenant un couteau passa vivement près de sa tête et coupa la sangle. En levant les yeux, il vit le visage souriant du soldat Autumn Eaglemoon.

Eaglemoon tapa sur le bord de son casque, au-dessus de l'oreille droite. Alexander vérifia l'interrupteur de sa radio ; il était éteint.

“Nom d'un chien” murmura-t-il, “c'est la porte qui a dû le toucher.” Il le ralluma. “Est-ce que vous m'entendez?”

Plusieurs hommes répondirent.

L'appareil fit un mouvement brusque vers la gauche, balançant le coffre d’armement jusque dans le fond. La SOA se tendit alors fortement, tirant sur les cordons des deux parachutes oranges du coffre.

Alexander fit signe en sautant à ses hommes de le suivre, mais dès qu'il eut quitté l'appareil il s'aperçut qu'il avait oublié de fixer sa SOA au cable au-dessus de lui. Il roula sur le dos pour voir ses gars s'échapper comme une famille de poussins vert-olive suivant leur mère-poule. Leurs parachutes se gonflaient en s'ouvrant les uns après les autres.

Seigneur, pourvu qu'ils s'en sortent tous.

L'aile droite du C-130 se détacha et tomba vers eux en tourbillonnant. Il en manquait la moitié, y compris le moteur extérieur. Le moteur restant était en feu et laissait s'échapper une écharpe de fumée grasse.



“Nom de Dieu!” Alexander vit avec horreur l'aile en feu qui tombait comme une feuille morte vers ses troupes. “Attention à l'aile !”

Ses hommes tendirent le cou, mais le gonflement de leur coupole leur masquait la vue vers le haut.

Avec un tournoiement de faucheuse, l'aile déchira les airs et passa seulement trois mètres plus bas que l'un de ses hommes.

“Joaquin!” s'écria le soldat dans sa radio. “Vire à droite!”

Le soldat Ronald Joaquin tractionna sur sa suspente droite et amorça un mouvement au ralenti vers la droite, mais cela ne suffit pas. L'extrémité déchiquetée de l'aile en feu se prit dans quatre de ses suspentes de voile et l'envoya valdinguer de côté d'un coup sec. Son parachute s'affala sur lui-même et se mit en torche derrière l'aile tourbillonnante.

“Actionne ta boucle de dégrafage!” s'écria Alexander dans la radio.

“Putain de saloperie!” cria Joaquin.

Il se débattait avec sa boucle de parachute tandis que l'aile le faisait tournoyer comme un lance-pierres. Finalement, il attrapa la boucle et tira dessus d'un coup sec pour l'ouvrir et se défaire des suspentes de voile qui le retenaient attaché à l'aile mortelle. Il chuta pendant dix secondes, puis roula de côté pour s'assurer qu'il était hors de portée de l'aile avant de déclencher son parachute de secours. Quand son parachute de secours s'ouvrit, il recommença à respirer.

“Pfiou! C'était moins une,” fit-il.

“Bien joué, Joaquin,” dit Alexander.

Il regarda l'aile descendre en direction des arbres en-dessous, avec le parachute en torche qui traînait derrière. Il tira ensuite sur le cordon d'ouverture et entendit un grand wouf au moment où le parachute principal fut extrait de son sac à dos par le petit parachute auxiliaire, puis il sentit la violente secousse à l'ouverture du parachute principal.

L'aile mutilée toucha l'extrémité des arbres sous un  angle tel qu'elle cisailla les branches supérieures puis dégringola jusqu'au sol. Une fine volute de fumée s'éleva dans l'air puis le réservoir de carburant céda en laissant échapper en volutes au-dessus des arbres un nuage de flammes et de fumée noire.

Alexander scrutait l'horizon. “Bizarre,” dit-il en se tournant de tous côtés, pour essayer de voir ses hommes et de compter les parachutes, mais il ne pouvait rien voir au-delà de la coupole de son propre parachute. “Qui est en vol?” cria-t-il dans son micro. “Annoncez-vous un par un.”

“Lojab,” entendit-il dans son oreillette.

“Kawalski,” s'exclama le soldat Kawalski. “L'avion est là-bas, vers le sud-est.”

Le C-130 fonçait comme une météorite vers la montagne avec sa traine de flammes et de fumée. L'instant d'après, il explosa comme une boule de feu.

“Putain de merde,” murmura Alexander. “Bon allez, on reprend le comptage. J'ai Lojab et Kawalski.”

Il compta ses hommes au fur et à mesure qu'ils donnaient leur nom. Tous les soldats avaient un numéro attribué ; l'adjudant Alexander portait le numéro un, le caporal Lojab le numéro deux et ainsi de suite.

D'autres donnèrent leur nom, puis plus rien. “Dix?” dit Alexander, “Bon sang!” Il tractionna sur sa suspente droite.  “Sharakova!” cria-t-il. “Ransom!” Pas de réponse.

“Hé, Mon adj’” dit Kawalski par radio.

“Ouais?”

“La radio de Sharakova ne marche toujours pas, mais elle a sauté. Elle est juste au-dessus de vous.”

“Super. Merci, Kawalski. Quelqu'un voit Ransom?”

“Ici, Mon adj’,” dit Ransom. “Je crois que j'ai eu un trou noir pendant un instant en me cognant contre le côté de l'avion, mais ça y est, j'ai repris connaissance.”

“Bon. Avec moi, ça fait treize,” dit Alexander. “Tout le monde est en vol.”

“J'ai vu trois hommes d'équipage du C-130 sortir de l'avion,” dit Kawalski. “Ils ont ouvert leur parachute  juste en-dessous de moi.”

“Qu'est-ce qui est arrivé au capitaine?” demanda Lojab.

“Capitaine Sanders,” dit Alexander dans le micro. Il attendit un moment. “Capitaine Sanders, vous m'entendez?”

Il n'y eut pas de réponse.

“Hé, Mon adj’,” dit quelqu'un par radio. “Je croyais qu'on devait sauter à travers des nuages?”

Alexander regarda attentivement le sol —la couche de nuages avait disparu.

C'est ça qui était bizarre : aucun nuage.

“Et le désert?” demanda un autre.

Sous leurs pieds il n'y avait que de la verdure tous  azimuts.

“Ca ressemble à aucun désert que j' connaisse.

“Vise un peu la rivière au nord-est.”

“Bon sang, elle est vachement grande.”

“J'ai l'impression que c'est plutôt l'Inde ou le Pakistan.”

“Je sais pas si le pilote a fumé la moquette ou quoi, mais en tous cas c'est pas au désert du Régistan qu'il nous a emmenés.”

“Arrêtez, les pipelettes,” dit l'adjudant Alexander. Ils étaient désormais à moins de cinq cents mètres. “Quelqu'un voit le coffre d’armement?”

“Que dalle,” dit Ledbetter said. “Je le vois nulle part.”

“Non,” dit Paxton. “On devrait voir ces voiles oranges comme vous autres les p'tits Blancs au milieu du ghetto, mais j' les vois pas.”

Aucun des autres ne voyait non plus trace du coffre      d’armement.

“OK,” dit Alexander. “On se dirige vers cette clairière juste au sud-ouest, à dix heures.”

“Reçu, Mon adj’.”

“On est juste derrière vous.”

“Ecoutez bien, les gars,” dit l'adjudant Alexander. “Dès que vous touchez le sol, affalez votre parachute et attrapez votre pétard.”

“Ouh, j'aime bien quand il parle mal.”

“Mets-la en veilleuse, Kawalski,” dit-il. “Je suis sûr qu'on a été vus, donc soyez prêts à tout.”

Tous les soldats se laissèrent descendre dans la clairière et se posèrent sans encombre. Les trois derniers hommes d'équipage de l'appareil se posèrent derrière eux.

“Première Section,” ordonna Alexander, “délimitez un périmètre.”

“Bien reçu.”

“Archibald Ledbetter,” dit-il, “toi et Kawalski, montez à ce grand chêne et installez un poste de guet, et apportez des armes aux trois hommes d'équipage.”

“Entendu, Mon adj’.” Et Ledbetter et Kawalski se dirigèrent en courant vers les hommes d'équipage du C-130.

“Tout est calme dans le secteur est,” dit Paxton.

“Pareil ici,” dit Joaquin de l'autre bout de la clairière.

“Très bien,” dit Alexander. “Tenez-vous prêts. Ceux qui nous ont descendu ne vont pas tarder à revenir vers nous. Fichons le camp de cette clairière. On est comme des pigeons d'argile si on reste là.”

“Hé, Mon adj’,” murmura Kawalski dans son micro.  “Y a deux types qui s'amènent vers vous au pas de course.” Ledbetter et lui étaient arrivés à mi-hauteur du chêne.

“Où ça?”

“Sur vos six heures.”

L'adjudant Alexander fit volte-face. “C'est bien ça,” dit-il au micro en regardant approcher les deux individus. “Tout le monde à couvert et préparez vos armes.”

“Je crois qu'ils sont pas armés,” murmura Kawalski.

“Silence.”

Alexander entendit les individus s'approcher de lui à travers les broussailles. Il se plaqua contre un pin et arma le percuteur de son Sig automatique.

Un instant plus tard, ils passèrent près de lui en courant. Il s'agissait d'un homme et d'une femme, qui n'avaient d'autre arme qu'une fourche en bois tenue par la femme. Ils ne portaient rien d'autre que de courtes tuniques en haillons, et ils marchaient pieds nus.

“C'est pas des Talibans,” murmura Paxton dans le combiné.

“Trop blancs.”

“Trop quoi?”

“Trop blancs pour des Pakis ou des Indiens.”

“Ils continuent d'avancer, Mon adj’,” dit Kawalski de son perchoir dans l'arbre. “Ils sautent comme des dératés par-dessus les troncs et des rochers.”

“Eh bien,” dit Mon adj’, “c'est vraiment pas après nous qu'ils en avaient.”

“Ils ne se doutaient même pas qu'on était là.”

“Encore un autre,” dit Kawalski.

“Quoi?”

“Y en a un autre qui arrive. Dans la même direction. On dirait un gamin.”

“Mets-toi à couvert,” murmura Mon adj’.

Le gamin, un garçon d'environ dix ans, passa en courant. Il avait la peau d'un blanc très clair et portait le même genre de tunique que les autres. Lui aussi était pieds nus.

“Y en a encore d'autres,” dit Kawalski. “On dirait que c'est toute une famille. Ils avancent lentement, et traînent une espèce d'animal.

“Une chèvre,” dit Ledbetter depuis sa position dans l'arbre à côté de Kawalski.

“Une chèvre?” demanda Alexander.

“Ouaip.”

Alexander avança au devant de la première personne du groupe – une jeune fille et leva le bras pour qu'elle s'arrête. La fille cria et retourna en courant d'où elle était venue puis bifurqua dans une autre direction. Une femme du groupe vit Alexander et tourna pour courir après la fille. Quand arriva l'homme à la chèvre, Alexander lui pointa son pistolet Sig sur la poitrine.

“Tiens-toi de ce côté-là.”

L'homme poussa un cri de surprise, lâcha la corde et s'enfuit aussi vite qu'il put. La chèvre bêla et essaya de mordre la manche d'Alexander.

 

La dernière personne, une petite fille, regarda Alexander d'un air curieux mais ensuite ramassa le bout de la corde et emmena la chèvre, dans la direction où son père était parti.

“Bizarre,” murmura Alexander.

“Ouais,” dit quelqu'un dans le combiné. “Trop bizarre.”

“Vous avez vu leurs yeux?” demanda Lojab.

“Oui,” dit le soldat Karina Ballentine. “Mis à part la petite, ils étaient terrorisés.”

“Par nous?”

“Non,” dit Alexander. “Ils couraient pour échapper à autre chose. Et je n'ai pas pu les arrêter. J'aurais aussi bien pu être un indien vendeur de cigares.”

“L'image gravée d'un Amérindien dans un bureau de tabac,” dit le soldat Lorelei Fusilier.

“Quoi?”

“On n'a plus le droit de dire 'Indien'”

“Et merde. Et 'abruti', on peut?” dit Alexander.

“Est-ce que ç'est vexant pour une race, une croyance ou une religion quelconque?”

“Croyance et religion, c'est pareil.”

“Non, c'est faux,” dit Karina Ballentine. “Une croyance est un ensemble de principes, et la religion, c'est le culte des divinités.”

“En fait, on préfère ‘cérébralement défavorisé’ à ‘abruti.’”

“Toi, t'es un défavorisé de la personnalité, Paxton.”

“Vous allez tous fermer vos gueules!” cria Alexander. “J'ai l'impression d'être une putain de maîtresse de maternelle.”

“Une institutrice pour jeunes enfants.”

“Une tutrice pour les tout-petits.”

“Doux Jésus!” dit Alexander. “Là, je suis vraiment vexé.”

“Y en a d'autres qui arrivent,” dit Kawalski. “Y en a un paquet, et vous feriez mieux de dégager le passage. Il sont pressés.”

Trente personnes défilèrent précipitamment devant Alexander et les autres. Ils étaient tous habillés de la même façon, avec de simples tuniques courtes, et sans chaussures. Leurs vêtements étaient en haillons et taillés dans un tissu grossier de couleur grise. Quelques uns d'entre eux tiraient derrière eux des boeufs et des chèvres. Certains portaient des outils de ferme rudimentaires et une femme portait un pot en terre cuite rempli d'ustensiles de cuisine en bois.

Alexander s'avança pour attraper un vieil homme par la manche. “Vous êtes qui, et pourquoi vous vous dépêchez comme ça?”

Le vieil homme criait et essayait de se libérer, mais Alexander le tenait fermement.

“N'ayez pas peur. Nous ne vous ferons pas de mal.”

Mais l'homme avait peur ; en fait, il était terrorisé. Il n'arrêtait pas de se retourner pour regarder derrière lui, en bafouillant quelques mots.

“C'est quoi cette langue à la con?” demanda Alexander.

“Rien que j'connaisse,” dit Lojab, debout à côté d'Alexander qui portait son M16 dans les bras comme un bébé.

“Moi pareil,” dit Joaquin, qui se tenait de l'autre côté d'Alexander.

Le vieil homme les regardait l'un après l'autre. Il était visiblement effrayé par ces étrangers, mais il l'était encore bien plus par quelque chose derrière lui.

Plusieurs autres personnes passèrent en courant, puis le vieil homme dégagea son bras d’un coup sec et continua à tirer son boeuf pour tenter de fuir.

“Vous voulez que je l'arrête, Mon adj’?” demanda Lojab.

“Non, laisse le partir d'ici avant qu'il nous fasse une crise cardiaque.”

“Les mots qu'il a dits, c'était pas du tout du pachtoun.”

“Ni de l'arabe.”

“Ni de l'urdu.”

“De l'urdu?”

“C'est ce que parlent les Pakis,” dit Sharakova. “En plus de l'anglais. S'ils avaient été pakistanais, ils auraient sans doute compris votre anglais, Mon adj’.”

“Ouais.” Alexander regardait les dernières personnes disparaître le long de la piste. “C'est bien ce que je pensais. Et ils ont la peau trop claire pour être pakistanais.

“Tiens, tiens,” dit Kawalski.

“Qu'est-ce qu'il y a encore?” demanda Alexander.

“Des éléphants.”

“Alors on est vraiment en Inde.”

“Je croyais pas qu'on s'était écartés autant de la trajectoire,” dit Alexander.

“Eh bien,” dit Kawalski, “peut-être qu'on pourrait demander à ces deux petits gamins où nous sommes.”

“Quels deux petits gamins?”

“Ceux qui sont sur les éléphants.”

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