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Un Cadet de Famille, v. 3/3

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CX

Fatigué d'être renfermé sur le schooner, et désirant voir mes anciens amis du grab, je me rendis sur son bord accompagné de Zéla et de de Ruyter. La nuit entière se passa sous la banne à rire, à souper, à causer, tandis que l'équipage, joyeux et un peu ivre, – j'avais donné aux hommes un petit baril d'arack rapporté de Java, – dansait sur le pont.

Je trouvai Van Scolpvelt tel que je l'avais quitté, et mon premier regard le découvrit à travers l'abat-jour de son dispensaire, qui ressemblait tout à fait à un pigeonnier. Près des fentes et des crevasses, se trouvaient plusieurs longs centipèdes, qui se traînaient çà et là, et tous les escarbots du vaisseau y cherchaient un refuge. Ce voisinage était peu redouté de Van; seulement, il n'aimait pas que ces noirs visiteurs entrassent dans sa bouche pendant qu'il dormait, ce qui arrive souvent lorsque ces insectes manquent d'eau. À part cette partie respectée de son individu, Van les laissait courir sur ses vêtements, et il lui était parfaitement égal de les voir tomber dans sa soupe ou dans son thé; peut-être même prenait-il, à regarder les escarbots brûlés par le liquide, le plaisir que trouvait Domitien à voir l'agonie des mouches qu'il jetait dans les toiles d'araignée. Van était donc assis, fumant son meerchaum, et il retirait par sa patte velue, hors de sa tasse de thé, un magnifique escarbot. Le thé était tiède, et la petite bête n'avait été que rafraîchie par son plongeon dans la tasse. Frappé par la vue de la force extraordinaire de l'escarbot, ou dans l'unique désir de tuer le temps, le docteur le perça scientifiquement avec une aiguille, puis il examina sa victime avec un microscope. Quand la curiosité de Van fut entièrement satisfaite, il jeta l'insecte et but son thé à petits coups. Les penchants anatomiques du docteur étant réveillés, il songea à les satisfaire, et je le vis, les yeux fixés sur la poutre, se lever sans bruit et fixer du bout des doigts la tête d'un centipède contre le bois. La pression de la main de Van empêcha le reptile de se servir de son venin; mais son corps se tordit, ses cent pattes frissonnèrent, et Van le prit et le plaça dans une bouteille qui en renfermait déjà une douzaine.

De Ruyter appela le docteur. À la voix de son commandant, l'illustre chirurgien alluma sa pipe, revêtit sa jaquette et se précipita sur le pont. Van me tendit sa sale nageoire; et, malgré le venin qui la souillait encore, je la serrai avec force.

– Et vos malades, capitaine?

Le récit de nos misères fut dévoré par Van; il était insatiable et voulait à chaque instant de nouveaux détails, de nouvelles explications. La mort du pauvre Louis l'affligea cependant beaucoup; mais cette affliction fut diminuée par le souvenir de l'incrédulité du bon munitionnaire relativement à la science médicale.

– Ne m'a-t-il pas appelé pendant sa maladie, capitaine? n'a-t-il point déploré mon absence?

– Non, docteur.

– Non, répéta Van indigné, non!.. Alors il est mort puni par le ciel, il est mort en infidèle profane; moi seul aurais pu le sauver.

Quand j'eus raconté à Van la perte que j'avais faite d'un Arabe mort empoisonné par la drogue des Javanais, il me demanda s'il n'avait point eu d'autre mal que celui-là.

– Il avait été légèrement blessé.

– Quelle était l'apparence de la blessure?

– Elle était rouge et très-irritée.

– Ah! s'écria le docteur, c'était une plaie phagedoenie, ou une inflammation erysipelateuse; sans doute le chylopeotic viscera était dérangé. Qu'avez-vous appliqué sur la blessure?

– J'ai dit à l'homme de boire de l'eau de congée avec du citron dedans, et de laver sa jambe avec de l'eau-de-vie; mais il a lavé son gosier avec la liqueur, et la plaie avec de l'eau de congée.

– Vraiment! alors le brave vous montrait qu'il était plus instruit que votre ordonnance; ce gaillard méritait de vivre et vous de mourir.

Van maudit avec véhémence le médecin qui avait déserté son poste pendant la bataille; il enviait ce poste de toutes les forces de son âme. Ensuite Van demanda à examiner ma blessure.

– Selon l'apparence, me dit-il, tous les chirurgiens croiraient que quelques morceaux de vos vêtements sont entrés avec la balle, et qu'ils empêchent la plaie de se cicatriser; mais une longue suite d'expériences m'ont prouvé que, dans une blessure causée par une balle, il importe fort peu qu'elle entraîne avec elle un fragment d'étoffe; ce fragment sera masseux, à moins que la balle ne soit presque consumée, et alors la blessure qu'elle cause n'est point profonde.

Van conclut son discours en me disant qu'il voyait des symptômes de jaunisse dans mes yeux et sur ma peau.

Le vieux contre-maître, qui se tenait à côté de moi la bouche béante d'étonnement, car il ne comprenait rien à ce langage embrouillé et scientifique, s'écria tout à coup:

– Je voudrais savoir quel vaisseau il met à l'eau maintenant. Je suis depuis trente ans dans la marine, et cependant je n'ai jamais entendu parler du Hajademee et du Chylapostic! Je suppose que ce sont des vaisseaux hollandais. J'ai entendu parler de la corvette de guerre la Cockatrice.

– Que marmotte ce vieux chien-là? dit Van en se retournant. Il est pourri par le scorbut, regardez.

Et Van appuya son pouce sur le bras rouge du vieux marin. Après avoir pressé les chairs, le docteur ôta sa griffe et me montra la place.

– Regardez, reprit-il, l'empreinte de mon doigt y reste, les muscles affaissés ont perdu leur force.

Le contre-maître ne fit nulle attention aux remarques du docteur, car il nous dit en riant:

– Collapse… Ah! il veut parler du Colasse, de 74 canons. Quant à la Ticity et à l'Ansudation, je suppose que ce sont encore des vaisseaux hollandais.

Van me quitta en me promettant de visiter le lendemain matin les malades du schooner.

CXI

Les traits sévères du vieux rais se radoucirent quand il me vit, et Zéla, qui lui était toujours reconnaissante des bontés qu'il avait eues pour elle, lui baisa la main et s'assit à côté de lui. Ils parlèrent longuement de leur patrie et de leur tribu, car sur ce sujet le bon vieillard était inépuisable d'éloges et de citations. Zéla parlait avec enthousiasme des beautés de la ville de Zedana, de ses sombres et vertes montagnes, de ses eaux limpides, des brises si fraîches envoyées par le golfe Persique, puis encore des îles bleues de Sohar, dont son père avait été le cheik.

Le rais admettait tout cela; mais il protestait avec chaleur contre la comparaison entre le pays de Zéla et les richesses de Kalat ou les splendeurs de Rasolhad; à ces merveilleuses descriptions il ajoutait celle du sommet des montagnes de Tar, qui touchent au ciel, du désert où il avait passé sa jeunesse, et qui est plus grand que la mer. Malheureusement, toute possibilité de ressemblance finissait là, car il n'y avait pas une goutte d'eau dans cette vaste circonférence. Cependant il essayait de persuader à Zéla que ce désert aride était un paradis terrestre, qu'on y vivait tranquille en patriarche, se nourrissant, il est vrai, de ce qu'on pouvait prendre aux caravanes ou à tous ceux qui traversaient cet océan de sable inhospitalier; mais enfin on y était libre et heureux. En répondant aux questions de Zéla, le rais se trouvait dans l'obligation d'avouer les horribles tourments que lui avait fait souffrir la soif, et que ce n'était qu'en suivant la découverte des corps desséchés des voyageurs qu'ils parvenaient à suivre les caravanes.

Ces rencontres les récompensaient amplement de leur courage et de leur patience.

– Dieu seul connaît les besoins réels de ses enfants, ajouta le vieillard.

Et pendant qu'il reprenait le récit des horribles assassinats commis dans le désert, je jetai sur sa tête un seau d'eau et j'emmenai Zéla sur le schooner.

Quelques minutes après, nous fûmes entourés par les bateaux du pays, chargés de poissons, de fruits et de légumes en si grande quantité, que cet approvisionnement eût suffi pour remplir les magasins d'une frégate.

Les quatre personnes sauvées du naufrage furent transportées sur le grab, et de Ruyter leur promit de profiter de la première occasion amenée par le hasard pour les envoyer dans les colonies anglaises. Peu de temps après, le capitaine et son fils furent dirigés vers l'Angleterre; nous avions mis dans leur malle une bourse pleine d'or, car ils avaient tout perdu au naufrage du navire. Le vieux capitaine mourut au cap de Bonne-Espérance ou à l'île Sainte-Hélène, et nous n'entendîmes jamais reparler de son fils. Le contre-maître trouva une place dans un vaisseau de commerce du pays qui naviguait le long des côtes, et le bosseman resta avec lui.

Avant de mettre à la voile, nous examinâmes le schooner, afin de nous assurer si, en se heurtant contre le banc de sable, il n'avait pas souffert. Quelques morceaux de cuivre s'étaient détachés, et rien de plus.

Le grab fut métamorphosé en vaisseau arabe avec une poupe élevée et un gaillard d'avant couvert en grosse toile peinte. Le schooner reprit sa coupe américaine, et fut peint avec de grandes raies d'un jaune brillant.

Suivi du chef malais, de Ruyter fit plusieurs excursions dans l'intérieur de l'île, car il désirait examiner un pays qui à cette époque était tout à fait inconnu aux Américains. Nous visitâmes, Zéla et moi, nos anciennes retraites, et, après avoir dessiné le plan d'un bungalow, je traçai un jardin en calculant combien il me faudrait de temps et de travail pour que le terrain produisît du blé, du riz, du vin. Pendant que mon imagination bâtissait une retraite pour l'amour, j'aidai matériellement Zéla à bâtir une hutte, dont la construction consistait en quatre bambous perpendiculaires couverts de feuilles de palmier. Avec une adresse culinaire incomparable, Zéla fit cuire du poisson, et la baguette de ma carabine nous tint lieu de broche. Tout fier de ma nouvelle dignité de chef de famille, et franc tenancier d'un terrain sans bornes, j'arpentais fièrement mon domaine en disant:

 

– Chère Zéla, que nous serions heureux ici, mille fois plus heureux que dans ce schooner, qui ressemble à un cercueil, et où nous sommes serrés et ballottés comme des dattes mises en caisse et portées sur le dos d'un dromadaire boiteux!.. Que nous serions heureux!..

Ici je fus interrompu par un bruit de pas, et, ne voyant rien paraître, je commençai à croire à la résurrection de mon vieil ami l'orang-outang, qui sans nul doute reparaissait dans le monde pour venir me disputer la possession de ses biens, car nous avions bâti notre hutte sur les ruines de son ancienne demeure. Mais à la place du sauvage vieillard apparut dans le feuillage la belle figure de de Ruyter. Pour la seconde fois les rires moqueurs de mon ami dérangeaient mes plans imaginaires d'une vie rurale.

– Allons, mon garçon, le Malais m'a fait prévenir qu'une voile étrangère était dans le largue vers le sud; venez, il est temps de vous remettre sur le dos du dromadaire boiteux… Le grab n'est pas tout à fait en état de se mettre en mer; allez à la recherche de l'étranger et amenez-le ici.

Dix minutes après, j'étais à bord, j'avais levé l'ancre, et, favorisés par une excellente brise, nous fîmes une course qui nous plaça en vue de l'étranger avant le coucher du soleil. Il naviguait remarquablement bien; nous le perdîmes de vue pendant la nuit, mais il reparut le matin, et, après une chasse de neuf heures, il tomba en notre pouvoir. Ce vaisseau marchand, venu de Bombay et destiné à Canton, était un magnifique brigantin bâti en bois de teck de Malabar par les parsis de Bombay, et frété de laine, de coton, d'opium, de fusils, de perles d'Arabie, de nageoires de requin, d'huile des îles Laccadives et de quatre ou cinq sacs de roupies.

Cette précieuse prise nous indemnisa amplement de nos fatigues, et aussitôt une satisfaction universelle illumina les figures brunies de mon sombre équipage.

Tout fier de ma capture, je fis diriger le schooner vers notre ancrage. Deux jours après mon retour au rivage, de Ruyter envoya son ami le Malais à Pontiana, riche et puissante province de l'Ouest fondée depuis peu de temps par un prince arabe. La ville capitale est située sur les bords d'une rivière navigable, et elle possédait une factorerie hollandaise avec laquelle notre Malais faisait des affaires considérables. Il y était allé afin de trouver un agent et de disposer de la cargaison de Bombay, car nous n'avions pas assez d'hommes pour envoyer la prise à une distance plus éloignée.

Le capitaine du brigantin, qui avait un intérêt dans le vaisseau, l'aimait tellement, qu'il nous proposa de le racheter.

Je profitai avec joie des jours de repos que m'accordait cette affaire pour continuer avec Zéla mes plans de bonheur futur et nos charmantes promenades dans notre nouvelle propriété.

CXII

Les dispositions nécessaires à la vente de notre prise demandaient un temps si considérable, que de Ruyter profita de ce délai pour utiliser son loisir; il partit avec le grab, afin de glaner quelques bonnes rencontres sur les mers de Chine, me laissant dans l'île pour y surveiller nos vaisseaux. Je confiai au premier contre-maître la garde de notre prise, dont l'équipage fut installé dans les petites huttes que les Malais avaient construites pour nos malades. Le second contre-maître et une bande d'hommes s'occupèrent à saler la chair des sangliers, des buffles, des daims et des canards donnés par l'ami de de Ruyter, et moi à faire une immense provision de riz et de maïs.

Le peu de loisir accordé par mes nombreuses occupations était employé à des travaux champêtres, et je poursuivais la continuation de ces travaux avec tout le zèle que donnent la nouveauté et l'ardeur d'un homme qui vient de s'établir dans une colonie nouvelle. La petite rivière où je m'étais baigné avec Zéla quelques heures avant notre rencontre avec le Jungle-Admée était mon arsenal naval. Nous y passions des journées entières dans le plus complet isolement, car cette partie de la rivière était séparée de l'île par un mur de jungles. De la hauteur des rochers, nos regards plongeaient sur le schooner en rade avec sa prise, et, à l'aide d'un drapeau, nous pouvions correspondre avec l'équipage. Au coucher du soleil, nous rentrions à bord, autant pour amuser nos hôtes que pour me trouver à mon poste pendant la nuit.

Un soir, nous nous trouvâmes en si grande disposition de nous amuser, que le pont fut bientôt couvert par une grande quantité de coupes de punch, d'arack, d'eau-de-vie, de gin, de vin de Bordeaux: charmantes liqueurs qui empêchent le cœur de s'ossifier, et qui ferment les crevasses faites à notre corps par la brûlante chaleur du soleil. Les Indiens disent que la séve du mimosa est un antidote contre le chagrin. C'est vrai, et nous en avions une preuve dans notre commandant captif. Au commencement de la soirée, le pauvre homme avait pleuré sur la perte de son bien-aimé vaisseau, en me disant que, s'il avait plu à la Providence de lui enlever sa femme et ses six enfants, il aurait pu se soumettre à cet affligeant décret; mais que sur son navire il avait mis tout son cœur, toutes ses habitudes, toutes ses espérances, et qu'il lui serait impossible d'en supporter la perte avec résignation.

Quand le magique talisman de l'esprit-de-vin eut touché l'âme du capitaine, la tristesse s'enfuit, il parla, il chanta, me serra les mains en m'appelant son meilleur ami. Notre orgie fut interrompue tout à coup par la voix du vieux contre-maître, qui annonçait l'arrivée d'un ami.

Un grand proa à la marche rapide rasait les flots, et lorsqu'il fut côte à côte avec nous, le chef malais apparut sur le schooner.

Pendant que je faisais des merveilles d'attention pour comprendre le chef, en dépit des chants furibonds du capitaine, qui hurlait comme un bosseman: Rule Britannia! un petit homme à l'air effaré grimpa sur le pont, et, poussé par le chef, vint reculer jusqu'à moi. Je me levai pour recevoir l'étranger, mais il me fut impossible de garder mon sérieux en face de la gravité stupéfaite de sa figure plate et carrée, en face de son gros ventre, qui ressemblait à une voile de perroquet gonflée par le vent.

Les proportions des membres de cet homme étaient si courtes, qu'elles en paraissaient absurdes, ou, selon le quartier-maître, on pouvait croire que le vieux bâtiment naviguait sous des mâts de ressource.

Il s'avança vers moi d'un pas mesuré et me dit avec une gravité de plomb:

– Monsieur, je suis Barthélemy-Zacharie Jans, agent de la compagnie hollandaise établie à Pontiana, et, de plus, agent particulier de Van Olans Swamerdam. Ayant appris que vous désiriez vendre une prise faite dans ces parages, je suis venu vous faire des offres d'achat.

Comme si le capitaine avait compris le sujet de notre conversation, il laissa brusquement l'air qu'il chantait pour psalmodier d'un ton plaintif la mélancolique complainte de Pauvre Tom Bowling.

Notre facteur hollandais s'assit sur les écoutilles, et, après avoir nettoyé ses ivoires avec un verre de skédam (dont la dimension eût surpris même le pauvre Louis), il jura n'avoir jamais rencontré de liqueur aussi exquise, assurant en même temps que l'addition d'un morceau de biscuit lui permettrait d'en prendre un second verre.

J'ordonnai au quartier-maître d'avoir soin de notre hôte, en l'engageant à aller éveiller le mousse pour lui servir d'aide dans les détails de cette importante fonction; le vieux marin obéit en marmottant entre ses dents:

– Je n'ai jamais vu un aussi drôle de navire, il est tout magasinage. Le Téméraire, qui avait trois ponts, ne possédait pas, pour mettre son pain, autant de place que cet homme. Il demande un biscuit! un biscuit! mais il lui faudrait un sac de biscuits, et encore flotteraient-ils dans sa panse comme des petits pois dans la chaudière d'un vaisseau. Allons, garçon! allons, réveillez-vous, et apportez sur le pont tout ce que vous trouverez dans le garde-manger.

Je vis bientôt apparaître un morceau de porc froid, un énorme canard et la moitié d'un fromage de Hollande. L'agent attaqua les viandes avec une taciturnité immobile, et, quand il eut vidé les plats et une grande bouteille de grès remplie de gin, il me dit, toujours d'un air grave:

– Il est déjà tard, capitaine, et je crois qu'il est fort dangereux de causer d'affaires après souper; ainsi donc, comme la nuit est chaude et que je suis fatigué, je vais me reposer ici.

En achevant ces mots, le facteur se coucha, non sans de grandes difficultés, sur la grande voile qui était par terre, se couvrit d'un drapeau, et dit au garçon de lui remplir sa pipe. Bientôt après il fuma et ronfla de tout son cœur, et nos ivrognes suivirent son exemple.

Vers le matin, Barthélemy-Zacharie Jans remplaça la perte de sa chaleur matérielle avec du porc salé et du gin, puis il m'accompagna sur le vaisseau étranger.

Je découvris bientôt que j'avais affaire à un marchand froid, calculateur et fort rusé. Cette conviction me mit en colère, car, malgré mon ignorance des affaires, je comprenais parfaitement les cas dans lesquels je pouvais être dupe. Outre les traits caractéristiques de son pays, qui sont la ruse, la finesse et la patience, mon homme avait la sordide avarice d'un Écossais. Quand, avec la franchise d'un marin, le capitaine de Bombay vint exposer sa position à l'agent en lui demandant le rachat du corps du vaisseau, ce mercantile personnage se montra plus indifférent aux souffrances humaines qu'un Hollandais doublé d'un Écossais ou que le diable lui-même. Il regarda le capitaine banqueroutier avec une apathie vide, insensible et sèche, apathie dont j'ai revu l'inerte expression sur la figure d'un propriétaire irlandais qui écoutait d'un air calme les réclamations de ses pauvres tenanciers affamés et sales. Sans répondre un seul mot à la demande du pauvre capitaine, le facteur examina les papiers de la prise, ses factures et les listes de la cargaison.

– Vous ne serez pas oublié à la vente, dis-je au prisonnier désespéré.

– Je proteste contre des stipulations! s'écria le facteur; mais, si le capitaine donne un bon prix, ou bien encore s'il offre d'excellentes sécurités, sa proposition sera accueillie; c'est-à-dire toutefois si la Compagnie devient acquéreur, et si Van Olans Swamerdam y donne son consentement.

J'étais fort jeune à cette époque, et ne sachant pas que de pareils caractères sont excessivement communs, je refusai net d'entrer en marché avec cette brute féroce; j'allais même lui donner une raclée et le faire jeter à la mer, lorsque, fort heureusement pour lui, on me conseilla de ne pas me laisser emporter par la fureur, et le facteur fut chassé du schooner au milieu des huées de tout l'équipage.

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